L'énergie éolienne continue de prendre de l'importance sur toute la surface du globe. L'an passé, le parc mondial a augmenté de plus de 44 GW pour atteindre désormais 281 GW. Tantôt dynamique et porteur, tantôt décevant, découvrez les tendances de l'éolien mondial.

L'énergie éolienne connaît une croissance soutenue dans le monde. Selon EurOserv'ER, le marché mondial en 2012 s'est monté à 44,2 GW, où les nouvelles capacités se sont réparties entre l'Asie (35,6 %), l'Amérique du Nord (31,8 %) et l'Europe (28,7 %). Le reste du monde, l'Amérique latine, l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Océanie ne représentent donc, à eux tous, que 3,9 % du marché mondial. De ces trois zones, l'Asie est restée la plus dynamique, même si le marché chinois a affiché une relative faiblesse et si le marché indien a été en net recul par rapport à 2011. L'Amérique du Nord, de son côté, réalise une année record, qui s'est conclue sur les chapeaux de roues grâce à la réélection du démocrate Barack Obama. En Europe, l'année écoulée a été bonne, avec l'entrée en service de parcs éoliens de très grande puissance, notamment en mer du Nord. Les marchés émergents (Pologne, Roumanie) ont été très dynamiques, en lien avec la forte augmentation du prix du gaz. En revanche, de moindres performances ont été enregistrées en Espagne, Portugal et France.

 

En Allemagne, l'éolien a connu un redressement, en dépit d'un certain retard pris dans le secteur offshore. Une conséquence du choix politique d'abandon de l'énergie nucléaire suite à la catastrophe de Fukushima. La Grande-Bretagne a tenu, pour sa part, à rassurer les investisseurs en garantissant dans le cadre d'une loi sur l'énergie, un niveau de financement de 7,6 Mrds £ (8,8 Mrds €) par an jusqu'en 2020 pour le développement des EnR. L'Espagne, devenue le premier producteur européen d'électricité éolienne avec 48,5 TWh en 2012 (+14 %), a choisi de modifier son système d'incitation, une décision contestée par l'Association espagnole de l'énergie éolienne. Quant au marché français, pour la 3e année consécutive, les raccordements ont baissé, avec 757 MW installés (-18 %).

 

Les difficultés du marché français
EurObserv'ER met en avant "l'empilement des procédures administratives (…) illustré par l'inscription de l'éolien au régime ICPE, l'obligation d'installer au minimum 5 mâts par site, ou l'intégration des zones de développement de l'éolien dans les Schémas régionaux climat air énergie. Un autre élément explicatif est le recours sur la validité des tarifs d'achat déposé en mars 2012 auprès du Conseil d'Etat par une association défavorable au développement de l'éolien". Le baromètre souligne cependant que la France bénéficie d'un des meilleurs potentiels éoliens en Europe avec un facteur de charge de 24 %. Grâce à cette situation favorable des ressources en vent, la production éolienne en métropole est estimée à 14,9 TWh (+23 %), équivalent à plus de 3 % de la consommation nationale.

 

Ralentissement en perspective
Pour les prochaines années, le baromètre table sur un ralentissement des installations en Europe. En cause, le climat d'incertitude politique conduisant nombre de pays de l'Union à revoir leurs systèmes d'incitations ou à ne pas donner suffisamment de garanties aux investisseurs. Le carnet de commandes des fabricants serait en conséquence beaucoup moins fourni que les années antérieures. En tenant compte des Plans d'action nationaux EnR, la Communauté européenne se trouverait aujourd'hui à mi-chemin de ses objectifs d'installation pour 2020 (213,6 GW dont 44,2 GW offshore). Mais elle ne parviendrait pas à maintenir la trajectoire et accuserait, pour l'instant, un retard de 2 GW, qui devrait encore s'amplifier avec le ralentissement attendu des installations en 2013. Là encore, certains pays seront plus en retard que d'autres, tandis que la Suède, l'Italie et la Pologne tireront le marché vers le haut.

 

Les géants du secteur :
Du côté des industriels, l'Américain General Electric est passé numéro un mondial (6,2 GW de turbines vendues) devant le Danois Vestas (6,1 GW) et les Allemands Siemens et Enercon (environ 4 GW chacun). Suivent un groupe Indien (Suzion) et un tir groupé d'industries chinoises (Sinovel, Goldwind, Guodiang United Power et Mingyang).

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