Utiles pour lutter contre le réchauffement global ou pour accroître l'indépendance énergétique du pays, voire pour créer des emplois locaux, les renouvelables bénéficient d'une bonne image auprès des Français, mais l'énergie solaire en particulier est celle qui jouit de la meilleure cote d'opinion. Enerplan livre les résultats d'une enquête nationale sur les rapports qu'entretient le grand public avec les installations photovoltaïques.

Les énergies renouvelables arrivent à convaincre les Français. Et c'est l'énergie solaire qui arrive en tête de l'acceptabilité sociale avec 93 % d'opinions positives dont 60 % de très bonnes opinions. C'est le résultat de l'enquête nationale (*) menée par Enerplan, l'association professionnelle de ce secteur énergétique. Le solaire devance l'hydroélectricité (89 %) et l'énergie éolienne, qui malgré une certaine opposition locale, arrive à rassembler 84 % de bonnes opinions. Les habitants du Sud-Ouest ou d'Île-de-France, les 25-34 ans et les sympathisants de gauche s'avèrent être les meilleurs ambassadeurs de ces EnR. Les autres sources d'énergie, nucléaire, thermique et gaz de schiste, souffrent à l'inverse d'une mauvaise image, liée aux problématiques d'impacts sanitaires et environnementaux. Les Français sont 64 % à se dire opposés au nucléaire, 68 % aux énergies fossiles et même 83 % à rejeter les hydrocarbures non conventionnels. Une majorité de personnes interrogées soutient donc la politique de développement des renouvelables en France : 57 % estiment qu'il est normal de vouloir doubler le parc installé dans les 15 ans, tandis que 34 % voudraient aller plus loin. Moins de 10 % souhaiteraient au contraire que cet objectif soit revu à la baisse, une opinion portée par les 65 ans et plus (13 %) et les sympathisants de droite ou du Front National (12 %).

 

 

Concernant plus particulièrement le développement du solaire, "les Français n'ont aucun doute sur les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux", explique Enerplan. Ils pensent que cette énergie créera des emplois au niveau local (85 %) et contribuera à lutter contre le réchauffement climatique (83 %). Quant à l'impact des installations de production photovoltaïque, il est accepté par les trois quarts des sondés. L'association professionnelle analyse : "L'intensité de cette opinion favorable est toutefois à relativiser dans la mesure où seuls 18 % se déclarent tout à fait d'accord et 56 % plutôt d'accord". Les réfractaires se retrouvent dans les tranches de population plus âgées (29 %) ou plus aisées (30 %), les habitants de communes rurales (31 %) ou les sympathisants FN (30 %). Au-delà des projets de grandes fermes solaires, les Français manifestent une forte adhésion à l'essor des équipements partagés ou individuels. Ils sont 69 % à déclarer "souhaiter équiper leur logement (…) pour alimenter leur propre consommation" et 61 % à être prêts à participer au financement d'une installation solaire dans leur commune ou leur département. L'opinion sur l'action des pouvoirs publics est sévère : 79 % des Français considèrent que l'action est insuffisante pour développer l'énergie solaire dans le pays. Ils sont 6 % à juger cette action "excessive" au contraire. Le soleil brille donc pour le photovoltaïque en France !

 

30.000 postes créés dans le solaire d'ici à 2023 :
La Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) prévoit une forte augmentation de la part d'énergie solaire (thermique et électrique) pour 2023. Une aubaine pour toute la filière française qui se met en ordre de bataille. Enerplan a engagé l'étude "Compétitivité et emploi filière solaire en France ; état des lieux et prospective 2023", en partenariat avec l'Ademe, le GMPV-FFB et le think tank FTS. A un stade préliminaire des travaux, des grandes tendances se dessinent déjà : les coûts d'investissement devraient continuer à diminuer dans les 10 ans (-30 %), l'énergie solaire confirmera alors son statut d'énergie compétitive face à l'éolien terrestre, les cycles combinés ou le nucléaire. Mais surtout, en se basant sur la PPE, le secteur estime avoir le potentiel pour doubler son nombre d'emplois d'ici à 2023, avec 30.000 postes supplémentaires, principalement dédiés à la maintenance.

 

 


(*) Méthodologie : échantillon représentatif de 1.000 personnes constitué selon la méthode des quotas appliqués aux variables (sexe, âge, profession) après stratification par région et catégorie d'agglomération. L'enquête a été menée par questionnaire Web entre les 12 et 13 octobre 2016.

 

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