Les métiers liés aux économies d'énergie et au développement durable sont-il l'avenir ? L'association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) a voulu connaître l'opinion des Français sur ce sujet. Il ressort de ce sondage que plus de la moitié d'entre eux pourraient être intéressés par une formation liée à l'un de ces métiers. Détails de l'étude.
«Trois français sur quatre croient à l'avenir des métiers liés à l'environnement et aux économies d'énergie» : c'est ce qu'indique une enquête réalisée par Opinionway pour le compte de l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). L'association a voulu savoir quel lien faisaient les Français entre l'écologie, l'économie et l'emploi.
Il ressort de ce sondage que 77% des personnes interrogées estiment que les métiers liés aux économies d'énergie vont créer «de nombreux emplois à l'avenir». 52 % se déclarent même intéressés par une formation liée aux métiers du développement durable, des économies d'énergie et de l'environnement, dans le cadre d'une nouvelle étape ou d'une réorientation de leur parcours professionnel.
Interrogés sur l'importance d'être formés à ces métiers, 90% des Français déclarent qu'il est «important de développer les formations initiales pour les étudiants dans les domaines des économies d'énergie, du développement durable ou de l'environnement», et 86 % estiment important de développer la formation continue pour les salariés dans ces mêmes domaines.
Les jeunes sensibles à ces métiers
L'Afpa note que ce sont les jeunes actifs qui sont les plus convaincus par l'importance de ces métiers : en effet, 85% des 25-34 ans «pensent que ces métiers constituent un gisement de nouveaux emplois». Selon l'association, «l'un des facteurs sociologiques à l'œuvre semble être également le niveau d'instruction, comme souvent lorsque l'on demande aux individus de se projeter dans l'avenir». Le sondage montre que 86% des diplômés de l'enseignement supérieur pensent que les métiers liés aux économies d'énergie et à l'environnement vont créer des emplois à l'avenir. Les personnes sans diplôme sont seulement 65% à partager cette opinion. Dans la même logique, les cadres et professions intellectuelles supérieures sont de cet avis à 89%, contre 74% parmi les employés.
Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'Emploi auprès de la ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi, commente les résultats de cette enquête en expliquant que l'accent sera mis «sur la revalorisation de l'image des métiers du bâtiment avec l'ensemble de nos partenaires au premier rang desquels la Fédération Française du Bâtiment (FFB) pour qui c'est une priorité. Il est très important de changer le regard que la société porte sur ces métiers là afin de les rendre plus attractifs pour les jeunes et leurs familles» observe-t-il. Cette revalorisation de l'image a d'ores et déjà été entreprise par la profession, via notamment des campagnes de publicité et des journées de découverte des métiers du bâtiment organisées par la FFB ou encore la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).
Pour un investissement rentable rapidement
Conscients des enjeux du développement durable, les Français sont-ils prêts à investir pour autant dans ce domaine ? Le sondage révèle que 67% des locataires se disent prêts à payer des charges un peu plus élevées si cela permet d'équiper ou d'aménager leur logement de manière à économiser l'énergie. Un avis partagé à 66% par les propriétaires souhaitant valoriser leur bien. A noter cependant que ces personnes voudraient que cet effort soit amorti avant 5 ans. Sur cette question, Laurent Wauquiez tempère : «Le panier moyen de la rénovation énergétique (chauffage, eau, sanitaire, isolation) est proche de 25.000 euros. L'investissement est amorti sur une période plus longue allant souvent de 10 à 15 ans. C'est donc un investissement rentable non pas à court terme, mais plutôt à moyen terme».