L'Observatoire de la qualité de l'air intérieur a rendu publics les premiers résultats de l'étude pilote réalisée en 2001 sur 90 logements et neuf écoles. Sans surprises, ces résultats confirment la spécificité de la pollution rencontrée à l'intérieur des habitations.

Les premières conclusions de cette étude sont formelles : "il existe une spécificité de la pollution intérieure par rapport à l'extérieur, qui s'exprime par la présence de substances spécifiques et par des concentrations plus importantes à l'intérieur". Ainsi, nous respirons 14 heures par jour une véritable "soupe" de substances polluantes, allant du benzène -cancérigène- aux émanations de colles, peintures et produits nettoyants

"Les logements fabriquent leur propre pollution, en plus des pollutions qui viennent de la rue", explique Séverine Kirchner, de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur. C'est le cas pour le benzène, un produit cancérigène émis par les véhicules mais aussi par la fumée de cigarette, les produits de bricolage (feutres et adhésifs), les produits de construction et de décoration. Les concentrations retrouvées à l'intérieur des cuisines et des chambres sont 1,6 et 1,5 fois supérieures à celles de l'air extérieur.

Deux autres "composés organiques volatils", le trichloroéthylène et le tétrachloroéthylène, classés cancérigènes probables, sont trouvés à des concentrations voisines de 1,5 fois leur présence à l'extérieur. Ces produits, émis par les peintures, vernis, colles et solvants sont utilisés dans les rénovations d'appartement. Or, plus de la moitié des logements avaient fait l'objet de travaux dans les 12 mois précédant l'étude.

Les professionnels du bâtiment sont concernés au premier chef par cette étude. "Ils doivent revoir la réglementation sur la ventilation, revoir la culture de la construction, prévoir notamment des fenêtres dans les salles de bains et les toilettes, éviter les passages entre les garages et les maisons... Lorsqu'on installe une crèche, par exemple, il faut essayer de voir ce qui est autour, s'il y a un parking souterrain, une bouche d'aération d'air usée..." indique Andrée Buchmann, Présidente de l'Observatoire.

L'étude publiée cette semaine est la phase préparatoire à une enquête sur 720 logements et 80 écoles qui se déroulera pendant toute l'année 2003. De mars à juillet 2001, près de 2 millions de données ont été recueillies dans trois régions françaises (Strasbourg, Aix-Marseille et Nord-Pas-de-Calais).Les logements ayant fait l'objet d'une enquête étaient tous des résidences principales (avec 69% d'immeubles collectifs), dans lesquelles les travaux de rénovation étaient plutôt fréquents (60% des logements).

Pour consulter le rapport : www.air-interieur.org

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