PROFESSION. A l'occasion de son déjeuner annuel qui a réuni près de 200 acteurs du bâtiment, la Fédération du négoce de matériaux de construction et de bois clôt une année positive, mais se questionne sur l'avenir des métiers qu'elle représente, à l'aune du CITE, du TICPE et de l'obligation de reprise des déchets des matériaux.
"Nous avons besoin de visibilité et de lisibilité", affirmait ce mardi Franck Bernigaud, président de la FNBM, à l'occasion du déjeuner annuel du syndicat professionnel. Alors que les métiers du négoce affichent "une croissance continue, malgré un relatif essoufflement vers la fin de l'année", leur porte-parole syndical assure que "l'optimisme est de mise".
Franck Bernigaud a notamment alerté contre les coups durs que pourraient prochainement subir les acteurs du bâtiment. A commencer par le retrait des fenêtres du crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) ou la révision de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (Ticpe) qui "va largement plomber nos marges et alourdir nos charges", déplore le président de la FNBM.
Epée de Damoclès
Il assure pour autant que la corporation est "engagée" et "veut porter le défi de la transition énergétique", mais qu'elle ne peut "accepter l'épée de Damoclès de la gratuité de reprise des déchets qui est un leurre".
Lui succédant à la tribune, la députée (LREM) et co-animatrice du plan de rénovation énergétique Marjolaine Meynier-Millefert a dit "entendre les inquiétudes" des représentants de la filière face à l'obligation de reprise des déchets de chantier. Si elle trouve "légitime" que le ministre François de Rugy et la secrétaire d'Etat Brune Poirson "aient souhaité accélérer les travaux", elle relève "une tendance à oublier que le déchet est une valeur". Et d'assurer auprès des 200 participants qu'elle "travaillerait à un argumentaire" en ce sens.
La filière des matériaux qui a dû prendre acte de cette mesure prévue dans le Code de l'environnement et validée en août dernier par le Conseil d'Etat, "a su s'organiser et est déjà en mesure de montrer des processus opérationnels et actifs pour la collecte des déchets", a plaidé Franck Bernigaud.