Les agents immobiliers de la Fnaim veulent encourager les propriétaires et acquéreurs à rénover quelque 100.000 logements anciens d'ici à fin 2012. L'un des arguments de cette opération est que si le retour sur investissement pour ce type de travaux n'est pas immédiat, la valorisation apportée au patrimoine, elle, est amenée à prendre de l'importance. Et les acheteurs pourraient, dans le futur, exiger qu'un logement comporte une bonne étiquette énergétique avant de signer un compromis.
Les agents immobiliers aussi ont une responsabilité dans la rénovation énergétique les logements : tel est le message que veut faire passer la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) avec son opération «Objectif 100.000 logements éco-rénovés». «Si la performance énergétique des constructions neuves est déjà apparue comme une évidence, la rénovation du parc ancien apparaît comme un véritable challenge», rappelle la fédération, alors que dès 2011, les agences seront dans l'obligation d'afficher le classement énergétique des logements sur les annonces, et de joindre un diagnostic de performance énergétique (DPE) aux actes de vente et aux baux d'habitation.
«Désormais, on n'achète plus de l'électroménager sans avoir vérifié ce qu'indiquait l'étiquette énergétique. Il faudra prendre la même habitude lors de l'achat ou la location d'un logement», estime Benoît Fauchard, président délégué de la Fnaim en charge du développement durable et président de la région Fnaim des Pays de la Loire. «Dépenser zéro en énergie, aujourd'hui, c'est de l'ordre du rêve pour les acheteurs. Pourtant, les promoteurs savent le faire. Il faut donner la notion de coût de fonctionnement dans l'habitat, de la même manière que l'on regarde le coût de fonctionnement avant d'acheter une voiture».
L'une des mesures phares du Grenelle de l'environnement, visant à encourager les particuliers à lancer des travaux d'isolation, a été la naissance de l'éco-PTZ, en 2009. Quelque 150.000 produits ont déjà été distribués, mais ce produit «est en perte de vitesse», indique la Fnaim, qui veut donc relancer les travaux d'isolation par cette nouvelle opération. Tout en admettant que «le propriétaire ne passera pas à l'acte s'il n'est pas capable d'assurer financièrement les travaux».
Un fossé entre volonté et passage à l'acte
La Fnaim veut aussi former ses agents à motiver les propriétaires, bailleurs et conseils syndicaux, et les aiguiller pour réhabiliter l'ancien efficacement, définir les projets d'éco-travaux pertinents. Sensibiliser les ménages aux éco-travaux passera aussi, selon Benoît Fauchard, par un nouveau regard sur ce type de travaux. «Le retour sur investissement est parfois long, c'est pourquoi il ne peut constituer l'unique motivation du passage à l'acte. Il faut surtout prendre en compte la valorisation du patrimoine et la valeur apportée» par une telle réhabilitation.
Un sondage mené en début d'année par la Fnaim avec Ifop faisait apparaître que 46% des Français étaient prêts à investir davantage pour bénéficier d'une bonne performance énergétique ; mais en regardant le nombre de transactions effectives suivant cette logique, le nombre retombait à 19%. Les agents de la Fnaim ont donc du pain sur la planche, d'autant que l'objectif de 100.000 éco-rénovations a été fixé à la fin 2012.
Selon Philippe Pelletier, président du comité stratégique du Plan bâtiment Grenelle, «cette opération concrétise l'action menée par le Plan bâtiment. Il est tout à fait important que les professionnels viennent encadrer les ménages dans cette démarche».