Intrigantes ? Vivifiantes ? Les vagues vertes de la toiture du lycée automobile Marcel Sembat suscitent l'intérêt et interpellent par leur qualité paysagère. Adossé à un parc, le lieu imaginé par l'agence archi5, s'inscrit entre un bois et le centre-ville de Sotteville-lès-Rouen. Résultat : un bâtiment connecté avec son environnement. Visite.
«Nous voulions donner une prouesse technique aux élèves afin qu'ils soient fiers de leur établissement», c'est en ces termes que l'architecte Anne Pezzoni d'archi5 nous parle du lycée Marcel Sembat de Sotteville-lès-Rouen (76) dédié à l'enseignement technique de la mécanique automobile et de la carrosserie.
Et pour offrir quelque chose de particulier, l'agence a imaginé une immense toiture végétale, couverte de sebum, permettant de marquer visuellement le territoire. «Nous avons voulu reconnecter le lycée et son environnement, notamment avec le bâtiment des ateliers qui, par ses lignes douces et leur déclivité, vient naturellement épouser la topographie du parc», expliquent les architectes qui souhaitaient vraiment intégrer le bâtiment au paysage, qui propose d'un côté, la ville et de l'autre, un bois. «L'idée était d'étendre le parc situé à proximité plutôt que de le grignoter», nous confie Anne Pezzoni. Et le pari est réussi puisque la couverture ondulée et les oscillations font échos à la verdure des alentours.
Une unité de programme
Autre point fort du programme : sa synthèse et son unité. «Avant tout était dispatché : internat, logements de fonction etc. Il fallait donc agrandir et adapter l'ensemble à la vie scolaire. Nous avons donc composé un projet unitaire», explique Anne Pezzoni. Pour parvenir au résultat, deux bâtiments existants ont été détruits afin de pouvoir regrouper toutes les salles d'enseignement de la technologie industrielle et les ateliers dans le même bâtiment.
Néanmoins, les architectes sont partis d'une base existante pour restructurer les ateliers. Mais pour ces derniers, deux critères étaient inévitables : la hauteur élevée et les volumes importants. Par conséquent, l'utilisation de l'acier est apparue logique : «Il permet d'exprimer de façon directe et élégante le moment où ingénierie et geste architectural s'unissent jusqu'à se confondre», expliquent les architectes. Et Anne Pezzoni de compléter : «La structure métallique joue sur un effet mecano». Sans oublier que selon les architectes, «l'acier permet tout, libère des contraintes formelles et de poids». Et pour donner les formes courbes des pentes, un travail «poussé avec le charpentier métallique a été nécessaire».
Vues et éclairages
Quant aux intérieurs, ils privilégient les larges ouvertures afin de profiter au maximum de l'éclairage naturel : «Notre but est de restaurer des vues et de la transparence vers l'extérieur, et des perspectives sur l'espace public et les paysages. Pour cela nous avons utilisé du verre et du polycarbonate translucide sur les façades. Nous avons aussi créé des patios entre les "lames" constituant des puits de lumière», souligne archi5. Reposant sur la RT2005, le lycée Marcel Sembat nouvelle génération, dont le montant atteint 30 millions d'euros, semble donc avoir trouvé son équilibre entre ses intérieurs et ses extérieurs.
Lycée Marcel Sembat de Sotteville-lès-Rouen
Le lycée Marcel Sembat met en scène une succession de vagues vertes en toiture.
Lycée Marcel Sembat d'archi5
Les architectes d'archi5 ont souhaité offrir une prouesse technique aux élèves du lycée automobile Marcel Sembat de Sotteville-les-Rouen (76).
Une toiture végétale
Du sebum a été choisi pour couvrir la toiture car la plante nécessite peu d'eau.
Espaces verts
"Nous avons aussi créé des patios entre les "lames" constituant des puits de lumière", expliquent les architectes.
Vues et éclairage
Le projet met également en avant des larges ouvertures afin de laisser des vues paysagères.
Lycée façade nord
"Nous avons choisi d'utiliser l'acier car il est l'outil de la création formelle, ancien allié de l'ombre qui sut s'imposer au grand jour à l'aube de l'ère industrielle", expliquent les architectes.
Les ateliers
Les ateliers requièrent deux critères : la hauteur et le volume.
Architectes : archi5
Architecte associé : B. Huidobro.
Agence d'architecture et d'urbanisme : archi5prod
BET TCE : IOSIS Ouest
Economiste : SPEC
BET acoustique : ABC Décibel
Entreprise structure métallique : Constructions métalliques Charondière
Entreprise générale : Millery Colas
Maître d'ouvrage : Région Haute Normandie.
Surface: 12 764 m² SHON
Coût: 34 373 000 Euros HT
Calendrier : lauréat concours octobre 2005 - livraison 2011