CHANTIER. Ce 9 octobre 2019, EDF a annoncé avoir réévalué le coût de construction du réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération (EPR) de Flamanville, dans la Manche : en reprenant les huit soudures de traversées présentant des anomalies qui avaient été détectées par l'Autorité de sûreté nucléaire, les travaux se chiffreraient à 12,4 milliards d'euros, soit un nouveau débordement de 1,5 milliard d'euros.
Encore un coup dur pour EDF : dans un communiqué daté de ce 9 octobre 2019, l'énergéticien a annoncé privilégier une remise à niveau des huit soudures de traversées défaillantes de l'enceinte de confinement de son réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération (EPR) actuellement en construction à Flamanville, dans la Manche.
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Pour rappel, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), dans un courrier en date du 19 juin dernier, avait intimé à EDF de réparer ces éléments du futur réacteur, sans quoi la centrale ne serait tout simplement pas autorisée à entrer en service. Dans la foulée, l'énergéticien avait prévenu que ce rebondissement de situation risquait de retarder une nouvelle fois la livraison de l'installation atomique, tout en alourdissant encore la facture finale. Début septembre, l'ASN avait même décidé de placer les réacteurs 1 et 2 de Flamanville sous surveillance renforcée, "à la suite des difficultés rencontrées par EDF sur cette centrale depuis mi-2018".
La validation du scénario par l'ASN est attendue pour fin 2020
Pour combler cet écart par rapport au "référentiel d'exclusion de rupture" des soudures de traversées, l'énergéticien et l'Autorité ont échangé sur les trois scénarios envisageables. Au final, EDF a donc retenu "l'utilisation de robots télé-opérés, conçus pour mener des opérations de grande précision à l'intérieur des tuyauteries concernées", le groupe précisant cependant qu'il s'agit d'une technologie "développée pour le parc en exploitation et (qui) doit être qualifiée pour la reprise des soudures de traversées". Quoi qu'il en soit, EDF se fixe comme objectif de valider ce scénario, avec l'ASN, d'ici la fin 2020, de manière à pouvoir lancer les travaux à cette date. "Un second scénario, fondé sur l'extraction et la remise à niveau dans les bâtiments auxiliaires de sauvegarde, est conservé à ce stade à titre de solution de repli", ajoute le communiqué, qui souligne également que le conseil d'administration du groupe s'est réuni le 8 octobre pour approuver "la poursuite du chantier de l'EPR de Flamanville".
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Malgré tout, cette décision impacte inévitablement le calendrier et la facture des travaux. Dans le cas où le scénario détaillé ci-dessus viendrait à être validé par l'ASN, puis mis en oeuvre par EDF, le chargement du combustible nucléaire aurait lieu à la fin 2022, pendant que le coût de construction de l'EPR serait réévalué à 12,4 milliards d'euros, ce qui représente une hausse de 1,5 milliard d'euros. De même, le groupe réajuste "son objectif d'investissements nets totaux" à environ 15,5 milliards d'euros pour l'année prochaine, contre à peu près 15 milliards initialement. Dans les notes de son communiqué, EDF souligne néanmoins que ces réévaluations de délais et de coûts ne prennent pas en compte les autres problèmes rencontrés sur le site de Flamanville, au niveau notamment des quatre générateurs de vapeur et du pressuriseur du réacteur n°3.
Enfin, l'énergéticien assure continuer à appliquer "le processus de remise à niveau des 58 soudures situées sur le circuit secondaire présentant des écarts de qualité ou ne respectant pas les exigences du référentiel 'exclusion de rupture'". Parallèlement, la deuxième phase des essais dits "à chaud" a été initiée le 21 septembre dernier, et devrait s'étendre jusqu'à la fin de l'année. L'objectif : tester l'installation de Flamanville en conditions normales de fonctionnement.