MAQUETTE NUMÉRIQUE. Lancé en 2014, le Plan de transition numérique touche à sa fin. Il sera remplacé par le plan Bim 2022, présidé par Yves Laffoucrière, ancien directeur général d'Immobilière 3F. Celui-ci a indiqué à Batiactu quelques précisions sur les axes de travail qu'il souhaite lancer dès 2019.

C'est lors des Assises du logement, qui se sont tenues le 15 décembre 2018 au palais d'Iéna (Paris), que le ministre Julien Denormandie avait annoncé le lancement du programme Bim 2022, qui succèdera au plan de transition numérique dans le bâtiment (PTNB) dès 2019. Le 13 décembre 2018, Bertrand Delcambre, qui présidait cette dernière structure, a prononcé un discours en forme de bilan et de passage de relais à son successeur, Yves Laffoucrière, directeur général d'Immobilière 3F de 2005 à 2017.

 

 

"La route est encore longue, mais nous pouvons commencer à y croire", a assuré Bertrand Delcambre. "La démythification du BIM est en bonne voie ; en 2014, à l'occasion de la mission qui m'avait été confiée par la ministre du Logement, je rencontrais fréquemment des professionnels qui découvraient les notions de maquette numérique et de BIM et qui commençaient par demander des explications de base sur ces concepts entièrement nouveaux pour eux." Ce qui n'est visiblement plus le cas aujourd'hui, même si certaines entreprises semblent manquer encore de pratique, notamment les PME-TPE.

 

16.000 utilisateurs pour la plateforme Kroqi

 

Pour preuve de cette progression, Bertrand Delcambre avance le chiffre de plus de 50% de projets 'bimés' du côté des promoteurs immobiliers. Et la montée en puissance progressive du Bim exploitation et maintenance. Le responsable a également égrené les différents travaux produits par le PTNB, comme l'atelier bim virtuel ("Ce projet a démontré la possibilité d'usage du Bim par des TPE y compris entièrement novices en la matière, avec des outils numériques à leur portée et compatibles avec les outils métiers déjà utilisés au quotidien"), un outil d'aide à l'élaboration d'une convention Bim ou encore la plateforme numérique du bâtiment Kroqi.

 

Cette dernière initiative constitue, pour l'ancien patron du PTNB, "l'avancée la plus visible". "Accessible gratuitement à tous les acteurs, cette plateforme est conçue pour accélérer l'appropriation du numérique par les petites structures encore hésitantes ; les retours sont positifs : on dépasse les 16.000 utilisateurs, et plusieurs centaines de projets ont adopté cette plateforme collaborative."

 

 

Deux axes prioritaires sont définis pour le plan Bim 2022, qui succède donc au PTNB : structurer la demande de Bim dans les projets en accompagnant et en sécurisant les maîtres d'ouvrages pour encadrer leurs besoins et accompagner l'ensemble des acteurs pour se doter des outils et dont ils ont besoin pour travailler concrètement en Bim.

 

Une unanimité autour du sujet

 

Yves Laffoucrière, contacté par Batiactu, nous apporte des précisions : "Nous allons être dans une forme de continuité, dans la lignée de ce remarquable travail d'expert qui a été fourni par le PTNB", explique-t-il. "Cet organisme a permis de réaliser une véritable unanimité autour de la maquette numérique. Tout le monde est autour de la table, bureaux d'études, architectes, maîtrise d'ouvrage publique et privée, CSTB, DHUP... C'est un acquis considérable."

"Les experts sont impliqués et déjà convaincus, il faut que l'ensemble des acteurs le deviennent tout autant."

 

 

Pour ce qui est des travaux à venir de Bim 2022, Yves Laffoucrière nous renvoie au lendemain du premier comité qu'il dirigera, le 24 janvier 2019. Mais il met d'ores et déjà l'accent sur la nécessité de faire encore plus adhérer les acteurs de la construction à cette révolution. "Nous devrons faire partager encore plus profondément avec les acteurs notre conviction sur les apports de cette nouvelle méthode", nous explique-t-il. "Bim en conception, réalisation, maintenance... Le potentiel des gains de productivité est immense. Sans oublier le Bim dans l'existant. Les experts sont déjà convaincus, il faut que l'ensemble des acteurs le deviennent tout autant."

 

Autre axe qui semble intéresser Yves Laffoucrière, la démonstration par l'exemple. "Entraîner les acteurs passera, je le pense d'intuition, par la mise en valeur de projets déjà réalisés. Cela les aidera à surmonter leurs craintes, pour ceux qui en ont encore." Personnellement, le futur dirigeant de Bim 2022, est évidemment convaincu de l'intérêt de la maquette numérique. "J'ai passé ma carrière entre la maîtrise d'œuvre et la maîtrise d'ouvrage, et j'ai pu mesurer l'ampleur des soucis de surcoûts, de délais, de finances, de qualité, qui peuvent exister entre la conception et la réalisation. Je suis donc ravi de faire profiter le secteur de cette expérience accumulée, de transmettre cette conviction sur la nécessité d'opérer cette transition numérique dans notre secteur."

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