L'entreprise héraultaise Innobat, qui produisait des profilés et renforts de menuiserie en biomatériaux issus de lin, met la clef sous la porte. Faute de débouchés suffisants, elle a été placée en liquidation judiciaire.
"Après 6 années d'activité, Innobat ferme ses portes", annonce sobrement l'entreprise qui espérait représenter l'avenir de l'écoconstruction. Spécialisée dans les biomatériaux biosourcés, elle jouissait d'un renommée dans ce milieu, ayant été distinguée à plusieurs reprises, notamment par le pôle de compétitivité Domolandes et par les JEC Innovation Awards. Née en 2009, elle avait été créée par Michel Maugenet, qui nous expliquait voilà deux ans : "J'avais une entreprise de serrurerie-métallerie à Montpellier. Est venue l'idée de développer un nouveau matériau, d'origine naturelle, qui combinerait les avantages mécaniques de l'aluminium, et les performances d'isolation du PVC, tout ceci afin de réaliser des profilés de menuiserie". C'est la fibre de lin qui est sélectionnée pour ses bonnes performances et l'abondance de la matière première. La plante, qui pousse principalement dans le Nord de la France, n'est pas une culture vivrière et se cultive en rotation avec d'autres espèce, sans arrosage, ni produits phytosanitaires.
Le fondateur d'Innobat poursuivait : "Les gammistes étaient intéressés mais ils trouvaient que c'était du trop long terme". C'étaient finalement les professionnels du PVC qui avaient apporté la solution : utiliser le biomatériau comme remplacement des renforts d'acier présents dans leurs menuiseries. Une première production en petite série avait été lancée à l'été 2012, suivie d'un lancement commercial à l'automne. Cependant, la société explique aujourd'hui : "(…) malgré la reconnaissance de notre innovation dans le domaine des matériaux biosourcés, nous nous sommes heurtés à la dure réalité du marché. PulGreen et EcoRenfort n'ont pas trouvé de débouchés suffisants pour pouvoir maintenir notre activité".
La société travaillait au lancement de systèmes complets réalisés en profilés de fibres de lin et espérait inaugurer une usine éco-conçue de "pultrusion", un procédé particulier d'extrusion permettant d'allier fibres végétales et résines biosourcées. Des projets qui resteront sans lendemain.
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