ÉNERGIE. Les professionnels de l'énergie solaire saluent la publication définitive de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) par le Gouvernement ce 20 janvier 2020 : le syndicat Enerplan, qui représente la filière, appelle cependant les pouvoirs publics à effectuer quelques ajustements réglementaires et administratifs.
Après que le Gouvernement a rendu publics, ce 20 janvier 2020, les textes définitifs de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), les réactions des professionnels commencent à tomber. Parmi elles, celle des entreprises spécialisées dans l'énergie solaire, réunies dans le syndicat Enerplan, est particulièrement positive : le secteur salue la publication de la PPE et ses ambitions en matière d'énergies renouvelables. "Ce document confirme la montée en puissance des appels d'offres photovoltaïques selon le rythme qui figurait dans la précédente version de la PPE, à savoir 2 GW par an pour les centrales solaires au sol et 900 MW par an pour les toitures", explique le syndicat. Et d'affirmer que les professionnels du solaire sont prêts à aller encore plus loin en se positionnant sur certaines opportunités, à l'instar de la décarbonation de l'énergie utilisée dans les transports et du chauffage.
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Adaptations du cahier des charges des appels d'offres et du cadre réglementaire
Pour autant, "une feuille de route en cohérence avec ces objectifs" doit encore être établie, selon Enerplan. Pour ce faire, les professionnels souhaitent poursuivre les discussions avec les pouvoirs publics sur les moyens alloués à leur filière. "Cela nécessitera en particulier des adaptations du cahier des charges des appels d'offres et du cadre réglementaire et administratif, en particulier en matière d'obtention des permis de construire", souligne le syndicat. Son président, Daniel Bour, précise : "Nous sommes prêts à relever ce défi ambitieux mais atteignable, sous réserve que les mesures visant à débloquer les freins au déploiement de l'énergie solaire soient prises rapidement et que les appels d'offres soient adaptés en conséquence. Il est urgent de lever de manière concrète les blocages identifiés dans le cadre du groupe de travail Place au soleil. Il faut maintenant des engagements fermes et des mesures adaptées, notamment pour libérer l'autoconsommation, libérer le secteur des moyennes toitures (de 100 à 500 kW) du carcan des appels d'offres inadaptés à leur taille réduite, et fixer un cadre permettant d'accélérer l'obtention des permis de construire pour les centrales au sol."
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Pour rappel, la démarche Place au soleil a été initiée par le Gouvernement à l'été 2018 pour justement préparer au mieux la PPE. Mettant en avant le coût compétitif de l'énergie solaire et son important potentiel de développement dans l'Hexagone, l'exécutif a augmenté les volumes d'appels d'offres, tout en se félicitant de la hausse des raccordements au réseau. La mobilisation a concerné aussi bien les détenteurs de grandes surfaces foncières artificialisées mais inutilisées, comme les supermarchés, les entreprises agricoles, les collectivités territoriales ou encore la SNCF, que les producteurs d'énergies, dans le but d'accroître les investissements sur fond de mesures facilitatrices. Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), il existerait un gisement de 350 GW sur toitures, ce qui représenterait 360.000 hectares. De même, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), a estimé "le potentiel photovoltaïque mobilisable au sol ou sur des parkings dans la moitié sud de la France, hors terres agricoles" à quelque 775 GW. Soit près de 100 fois les capacités solaires installées en France à la mi-2018.