Quelques jours avant de céder son fauteuil de président de la Fédération Française du Bâtiment, Alain Sionneau - qui faisait un point sur la conjoncture du secteur - s'est invité dans la campagne électorale en présentant les propositions des professionnels de la construction.
Après deux années de croissance soutenue, le secteur du bâtiment devrait connaître en 2002 une stagnation de son activité en raison du repli du marché du non résidentiel et de la morosité du climat économique. " Après une progression de 2,6 % en volume en 2001, rien à ce jour ne permet de remettre en cause notre prévision d'une activité qui se stabilise en 2002 à haut niveau. La baisse des travaux neufs de 0,8 % devrait être compensée par la hausse des travaux d'entretien de 0,8 % " a indiqué Alain Sionneau, président de la FFB.
La situation est assez différente suivant les segments. Ainsi, sur les trois derniers mois, le non-résidentiel connaît un ralentissement des autorisations de 5 % dû à un environnement économique perturbé. Les mises en chantier progressent néanmoins encore très légèrement de 1,8 %. De même, la construction de logements continue de baisser, tant en ce qui concerne les autorisations que les mises en chantier. " Nous pronostiquons cependant qu'en 2002 cette tendance va s'inverser et que le nombre de logements mis en chantier restera au-dessus de 300 000 " indique Alain Sionneau.
La note positive vient des travaux d'entretien qui ont augmenté de 0,8 %, une progression qui s'explique par les effets de la baisse de la TVA à 5,5 %. " Sur deux années pleines, 2,5 milliards d'euros de travaux supplémentaires ont été générés par cet abaissement de la TVA permettant la création de 50 000 emplois directs et indirects " a indiqué Alain Sionneau. " Au regard de ces chiffres, je ne peux imaginer que cette disposition ne soit pas reconduite et pérennisée. La défense de ce dossier doit se jouer sur tous les fronts, y compris au niveau de l'Europe. C'est à ce titre qu'a été constitué un groupe de travail au sein de la FIEC (Fédération de l'Industrie Européenne de la Construction) afin de dresser un bilan des expériences et des attentes des différents pays. Ce groupe que je préside devrait rendre son rapport pendant l'été " a-t-il précisé.
Le président Sionneau - qui a salué les mesures prises en faveur du locatif privé, avec la revalorisation des plafonds de loyers du mécanisme Besson - a émis certaines réserves concernant le secteur social, notamment car " la progression du locatif tend à se faire au détriment des PALULOS et du prêt à taux zéro par le jeu classique du principe des vases communicants ".
Jean-Phiilppe Defawe
Les propositions de la FFB
Dans le cadre de la campagne électorale, la FFB a adressé à chaque candidat un document de 4 pages intitulé " Une ambition pour la France ". Ce livret rassemble 19 propositions prioritaires élaborées à la suite d'une enquête menée auprès de 1.500 entreprises. Ces propositions s'articulent autour de trois axes :
- Dynamiser les marchés de la construction : en pérennisant la TVA à 5,5%, en relançant la construction de logements sociaux, en préservant un dispositif de solvabilisation pour l'accession sociale, développer les politiques de renouvellement urbains, favoriser le diagnostic sur la technique et la sécurité des bâtiments publics, libérer les contraintes et réduire le poids des impôts...
- Favoriser l'emploi et répondre aux défis de la compétence des hommes et des entreprises : alléger les cotisations sociales et assimilées (CSG, CRDS...) sur les salaires sans réduction du temps de travail, alléger les impôts, réviser la loi sur les 35 heures pour permettre en particulier le décompte en jours de la durées du travail des personnels d'encadrement, favoriser le contrat d'apprentissage, donner à la profession les moyens de valider les compétences acquises par les salariés...
- Faciliter le développement et la pérennité des entreprises du bâtiment : alléger la fiscalité des entreprises (réduction du taux de l'IS), qualifier et accompagner les créateurs-repreneurs d'entreprise, concrétiser les mécanismes d'élimination des offres anormalement basses prévus dans le nouveau Code des marchés publics, favoriser la transmission des entreprises...
Au sujet des 35 heures, Alain Sionneau a rappelé que cette mesure n'est pas adaptée aux " caractéristiques structurelles du secteur ". Dans le bâtiment, " le travail n 'est pas mécanisable, les délais de réalisation sont toujours plus serrés, et il y a toujours un manque de personnel qualifié, quels que soient les efforts de formation déployés depuis de nombreuses années " a-t-il expliqué en rappelant qu'aujourd'hui, " l'immense majorité des entreprises petites et moyennes est très largement encore au-dessus de 35 heures ". Et le président de la FFB d'indiquer ses souhaits : " une augmentation du contingent réglementaire de 130 à 180 heures supplémentaires pour toutes les entreprises sans distinction de taille et sans limitation dans la durée respectant ainsi l'accord de branche BTP signé par les partenaires sociaux le 6 novembre 1998 ".
L'autre sujet sensible à la FFB est la baisse des charges sociales, qualifiée de " priorité nationale ". " Réserver les allègements de charges aux seules entreprises passées à 35 heures est source de discriminations sans être probant en termes de création d'emplois " a soutenu Alain Sionneau qui a cité une récente étude de l'INSEE démontant que les baisses de charges favorisent davantage les créations d'emplois que la réduction de la durée du travail.
La situation est assez différente suivant les segments. Ainsi, sur les trois derniers mois, le non-résidentiel connaît un ralentissement des autorisations de 5 % dû à un environnement économique perturbé. Les mises en chantier progressent néanmoins encore très légèrement de 1,8 %. De même, la construction de logements continue de baisser, tant en ce qui concerne les autorisations que les mises en chantier. " Nous pronostiquons cependant qu'en 2002 cette tendance va s'inverser et que le nombre de logements mis en chantier restera au-dessus de 300 000 " indique Alain Sionneau.
La note positive vient des travaux d'entretien qui ont augmenté de 0,8 %, une progression qui s'explique par les effets de la baisse de la TVA à 5,5 %. " Sur deux années pleines, 2,5 milliards d'euros de travaux supplémentaires ont été générés par cet abaissement de la TVA permettant la création de 50 000 emplois directs et indirects " a indiqué Alain Sionneau. " Au regard de ces chiffres, je ne peux imaginer que cette disposition ne soit pas reconduite et pérennisée. La défense de ce dossier doit se jouer sur tous les fronts, y compris au niveau de l'Europe. C'est à ce titre qu'a été constitué un groupe de travail au sein de la FIEC (Fédération de l'Industrie Européenne de la Construction) afin de dresser un bilan des expériences et des attentes des différents pays. Ce groupe que je préside devrait rendre son rapport pendant l'été " a-t-il précisé.
Le président Sionneau - qui a salué les mesures prises en faveur du locatif privé, avec la revalorisation des plafonds de loyers du mécanisme Besson - a émis certaines réserves concernant le secteur social, notamment car " la progression du locatif tend à se faire au détriment des PALULOS et du prêt à taux zéro par le jeu classique du principe des vases communicants ".
Jean-Phiilppe Defawe
Les propositions de la FFB
Dans le cadre de la campagne électorale, la FFB a adressé à chaque candidat un document de 4 pages intitulé " Une ambition pour la France ". Ce livret rassemble 19 propositions prioritaires élaborées à la suite d'une enquête menée auprès de 1.500 entreprises. Ces propositions s'articulent autour de trois axes :
- Dynamiser les marchés de la construction : en pérennisant la TVA à 5,5%, en relançant la construction de logements sociaux, en préservant un dispositif de solvabilisation pour l'accession sociale, développer les politiques de renouvellement urbains, favoriser le diagnostic sur la technique et la sécurité des bâtiments publics, libérer les contraintes et réduire le poids des impôts...
- Favoriser l'emploi et répondre aux défis de la compétence des hommes et des entreprises : alléger les cotisations sociales et assimilées (CSG, CRDS...) sur les salaires sans réduction du temps de travail, alléger les impôts, réviser la loi sur les 35 heures pour permettre en particulier le décompte en jours de la durées du travail des personnels d'encadrement, favoriser le contrat d'apprentissage, donner à la profession les moyens de valider les compétences acquises par les salariés...
- Faciliter le développement et la pérennité des entreprises du bâtiment : alléger la fiscalité des entreprises (réduction du taux de l'IS), qualifier et accompagner les créateurs-repreneurs d'entreprise, concrétiser les mécanismes d'élimination des offres anormalement basses prévus dans le nouveau Code des marchés publics, favoriser la transmission des entreprises...
Au sujet des 35 heures, Alain Sionneau a rappelé que cette mesure n'est pas adaptée aux " caractéristiques structurelles du secteur ". Dans le bâtiment, " le travail n 'est pas mécanisable, les délais de réalisation sont toujours plus serrés, et il y a toujours un manque de personnel qualifié, quels que soient les efforts de formation déployés depuis de nombreuses années " a-t-il expliqué en rappelant qu'aujourd'hui, " l'immense majorité des entreprises petites et moyennes est très largement encore au-dessus de 35 heures ". Et le président de la FFB d'indiquer ses souhaits : " une augmentation du contingent réglementaire de 130 à 180 heures supplémentaires pour toutes les entreprises sans distinction de taille et sans limitation dans la durée respectant ainsi l'accord de branche BTP signé par les partenaires sociaux le 6 novembre 1998 ".
L'autre sujet sensible à la FFB est la baisse des charges sociales, qualifiée de " priorité nationale ". " Réserver les allègements de charges aux seules entreprises passées à 35 heures est source de discriminations sans être probant en termes de création d'emplois " a soutenu Alain Sionneau qui a cité une récente étude de l'INSEE démontant que les baisses de charges favorisent davantage les créations d'emplois que la réduction de la durée du travail.