Selon les experts du CSTB et de la SOCOTEC, les incendies déclenchés par le crash des avions chargés à plein de kérosène sur les tours du World Trade Center ont fait fondre les matériaux de construction, provoquant l'effondrement successif des planchers comme des châteaux de carte.

"Aucun bâtiment au monde n'est conçu pour résister aux incendies provoqués par l'impact d'un avion gros porteur, rempli de dizaines de tonnes de kérosène", a indiqué Charles Baloche, chef du département sécurité, structure et feu au Centre technique et scientifique du bâtiment.

Les températures extrêmes provoquées par ces incendies hors du commun ont affaibli les capacités de résistance des matériaux de construction, acier et béton essentiellement dans le cas des tours jumelles.

"Progressivement, les structures et les points d'appui de l'édifice se sont désintégrés, s'effondrant sur les planchers qui eux-mêmes, comme des dominos verticaux, se sont écroulés les uns sur les autres", a-t-il expliqué. "Ce n'est pas l'impact des avions qui est responsable de l'écroulement mais les explosions dues à l'incendie et les conséquences des dégagements calorifiques sur les matériaux", a-t-il ajouté.
"Peu importe le point d'impact de l'avion, ce qui a été fatal ce sont les flammes", a-t-il précisé rejetant l'idée selon laquelle les terroristes auraient visé un étage déterminé qui supportait l'ensemble de la structure.

Quant à l'éventualité d'un basculement latéral de la tour, il n'aurait pu se produire qu'en cas d'impact d'un seul côté du bâtiment, comme dans le cas de rafales de vents, expliquent les scientifiques.
La manière dont se sont effondrées les tours de New York est identique à l'une des techniques employées lors des destructions volontaires d'immeubles, a souligné Michel Pouvereau, directeur de la communication à la SOCOTEC, organisme chargé de conseiller et inspecter les constructions. "Une des techniques utilisées est de cisailler un niveau du bâtiment pour provoquer une réaction en chaîne et un écroulement des planchers" a-t-il souligné.
Le décalage entre le choc, l'incendie et l'effondrement illustre bien cette fatalité de la réaction en chaîne des planchers s'écrasant les uns les autres, a-t-il précisé.

Selon les scientifiques interrogés, "à moins d'enfermer les bâtiments dans des sarcophages, il est impossible de concevoir un immeuble capable de résister aux conséquences des incendies provoqués par le crash d'avions gros porteurs".
Les tours étaient peut-être conçues pour résister au choc avec un avion de tourisme, "mais il est totalement irréaliste d'affirmer que ces gratte-ciel auraient dû être capables de supporter le choc d'un gros porteur", a indiqué M. Baloche.

Les deux tours à l'extrême pointe de la presqu'île de Manhattan, construites en 1972, étaient construites en acier lesté de béton, avec des doubles parois de 20 à 90 cm d'épaisseur. Elles pesaient chacune 290.000 tonnes, dont 12.100 tonnes de béton, avec des fondations à plus de 20 m de profondeur dans un terrain gagné sur le fleuve Hudson.

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