Le tribunal de grande instance de Nanterre a suspendu, vendredi 9 mars 2012, la fermeture de la cimenterie Lafarge de Frangey jusqu'en novembre 2012. Il a également annulé le plan de sauvegarde de l'emploi, mais a reconnu le motif économique de l'arrêt d'activité, tous deux contestés par les représentants du personnel.

Répit pour les salariés de l'usine Lafarge de Frangey (Yonne) : le tribunal de grande instance de Nanterre a suspendu la fermeture de l'usine et annulé le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui était contesté par les représentants du personnel. La 2e chambre du TGI des Hauts-de-Seine explique « suspendre toute mise en œuvre du plan de fermeture progressive des activités avec arrêt du four du site » jusqu'au 25 novembre 2012. Un répit bienvenu pour les salariés dont une douzaine avait effectué une grève de la faim au mois de septembre 2011. Grève qu'ils avaient rompu contre l'échange d'une promesse de maintien d'activité en attendant la possibilité d'une reprise.

 

Le tribunal a aussi annulé le PSE au motif que « les catégories professionnelles retenues par la société Lafarge ne permettent pas un reclassement des salariés ». Toutefois, la Justice a également reconnu le motif économique de l'arrêt d'activité qui était contesté par les élus du personnel. La décision de justice condamne notamment Lafarge Ciments à payer 5.000 € de dommages et intérêts à chacun des demandeurs. En tout, l'usine de Frangey emploie 74 personnes. Dans un communiqué, la direction de Lafarge affirme avoir proposé aux représentants du personnel de reprendre le dialogue pour la mise en oeuvre du projet à partir de novembre 2012, et ce dès la semaine prochaine.

 

Le groupe avait décidé de fermer l'usine en raison d'une surcapacité de production, d'un marché local trop faible et de coûts de production élevés. Il a réitéré son vœu de reclassement de l'ensemble des salariés et d'accompagnement du territoire avec un projet solide. Lafarge emploie 8.000 personnes en France, dont 1.500 dans ses cimenteries. Aucun autre site français ne serait menacé de fermeture. Cependant, 460 emplois devraient disparaître dont 90 emplois administratifs en France, dans le cadre d'un plan de restructuration et de réorganisation annoncé en novembre.

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