DÉFI. Découvrez comment une ferme désuète a été transformée en un programme complet et moderne, incluant le siège d'une communauté de commune, un centre technique communal et un pôle petite enfance.
"Ce projet, à la base, c'est la vision d'un homme", nous assure d'entrée Olivier Neyraud, architecte à l'agence BN architectures. Cet homme, c'est Jean-Jacques Barbaux, ancien président du conseil départemental de Seine-et-Marne, décédé en 2018. La ferme communautaire située aux Chapelles Bourbon (Seine-et-Marne) porte désormais son nom. Elle a fait l'objet d'une extension et réhabilitation, avec BN architectures dans le rôle du maître d'œuvre.
"C'est lui qui avait imaginé de mettre dans cette ferme un programme mixte : le siège de la communauté de communes, un pôle petite enfance et un centre technique intercommunal", continue Olivier Neyraud. Une idée qui semblait loin de faire l'unanimité au départ. Mais cet engagement du maître d'ouvrage a permis de créer avec l'architecte une relation "assez extraordinaire", caractérisée par une "grande confiance".
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Un dialogue de façades
Autour de la cour, deux façades, en acier corten et un mur rideau rythmé par des éléments verriers de couleurs, ont été pensés pour 'dialoguer' l'une avec l'autre.
"Nous avons également récupéré des matériaux sur place, par exemple pour créer les pavés de la cour", ajoute l'architecte Olivier Neyraud.
Une démarche en Bim niveau 2
"Tous nos projets sont en Bim niveau II", détaille Olivier Neyraud. "Nous avons diffusé à toutes les entreprises intervenantes notre maquette." Les avantages que cela apporte pour une opération de rénovation telle que celle-ci ? "Cela vous aide dans la relation avec votre client. Vous pouvez facilement sortir des images. Mais cela facilite également l'organisation générale du chantier, les études d'exécution puis l'intervention des lots techniques." L'outil a également été mis à contribution pour le chiffrage et le métré.
Mêler traditionnel et modernité
L'accord passé entre la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'œuvre était de garder aux bâtiments un aspect traditionnel à l'extérieur, mais moderne à l'intérieur.
Du bois pour un centre technique
Ce sont les équipes de BN architecture qui ont convaincu la maîtrise d'ouvrage d'utiliser du bois pour le centre technique communal. "Tout de noir vêtu, le bâtiment est réalisé en structure à ossature bois avec remplissage isolant bio-sourcé avec des panneaux lamellés-collés en guise de charpente", indique la maîtrise d'œuvre.
Acier corten et béton de chanvre
En façade du siège de la communauté de communes, l'architecte a proposé de poser de l'acier corten. Un choix audacieux qui a intéressé le maître d'ouvrage, pour qui la couleur de ce matériau faisait écho à la présence fréquente, dans la région, d'ouvrages d'agriculture rouillés. Ce matériau aura l'avantage de se patiner "de manière homogène avec les enduits et les tuiles", assure la maîtrise d'œuvre.
Autre choix de matériau original sur le projet : un doublage isolant en béton de chanvre a été "mis en œuvre sur les murs anciens", avec les atouts que l'on connaît à ce matériau. "Il isole très bien, est durable, et possède des propriétés hygrométriques intéressantes", juge l'architecte.
Bilan énergétique
En matière énergétique, le projet est constitué d'une double flux couplée à un caisson adiabatique. Un travail sur la protection solaire a également été engagé (volets, tôles perforées).
Fiche technique
Maître d'ouvrage : Communauté de Communes du Val Briard
Équipe de maîtrise d'œuvre :
Équipe de maîtrise d'œuvre :
- Architecte : Olivier Neyraud - BN architectures
- Bureau d'études : Abac ingénierie (thermique et fluides), Guenego (patrimoine), Gamba (acoustique), Score 2D (HQE),
Entreprises :
Vitte (gros œuvre, charpente, ossature, façades, couverture, menuiseries extérieures), ITG (plâtrerie), Durant (menuiseries intérieures), Technopose (carrelage), Bernier (peinture, sols souples), Pam paysages (espaces verts), Jean Lefebvre RVTP (VRD), Bruno Sevestre (plomberie, CVC), Monfaucon (électricité), Carole Dansette (mobilier).
L'Ordre des architectes veut inscrire la réhabilitation dans la loi de 1977
