Une trentaine de familles, squattant des appartements sociaux à Aubervilliers, ont manifesté vendredi dernier devant la sous-préfecture de Bobigny (93) pour réclamer un logement.

Les familles, soutenues par le Collectif des mal-logés en colère et l’association AC !, déclarent occuper « sans droit ni titre des logements en bon état laissés vides par l’office HLM d’Aubervilliers et la mairie », dans le quartier de la Maladrerie.

« Nous ne sommes pas des voleurs ou des casseurs, nous avons des papiers, nous travaillons. La France doit nous loger », s’est indignée une femme ivoirienne, agent de service. « Pourquoi on ne me donne pas de logement, j’ai fait cinq demandes depuis 2000. On ne m’a jamais répondu », s’est exclamée une mère de quatre enfants et « agent de la ville de Paris ».
De son côté, Gérard Del-Monte, responsable de l’office HLM d’Aubervilliers – qui gère 7.700 des 12.000 logements sociaux de la ville – a déclaré que quelque soixante-cinq appartements sont actuellement squattés dont une douzaine sur la zone de la Maladrerie. Ce dernier souligne que les logements ont été investis « dans la période de vacance entre le départ d’un locataire et l’arrivée du suivant ».
Le président de l’office tient à expliquer qu’il juge « inacceptable l’occupation illégale de logements sociaux, par respect pour les 4.100 familles sur liste d’attente d’un logement à Aubervilliers », et confirme « demander systématiquement à la justice leur évacuation ». Gérard Del-Monte indique également que l’office HLM fait un gros effort pour remettre rapidement les logements en location, mais il reste toujours en moyenne 60 à 110 appartements libres, « le temps de faire l’état des lieux et les travaux nécessaires ».
Les familles « squatteuses » ont assuré dans un communiqué de presse « n’avoir pas pris ces logements à d’autres mal-logés : pour la plupart, ces appartements en bon état étaient vides depuis des mois ou des années ».
Les manifestants ont réussi à obtenir un rendez-vous ce mercredi à la sous-préfecture. Ils doivent établir d’ici là la liste des familles, « au moins une quarantaine », menacées d’expulsion.

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