DEBAT. L'association Energies et Avenir a organisé ce jeudi 7 décembre 2017, une rencontre avec des parlementaires pour évoquer la question de la rénovation énergétique et les défis à relever pour accélérer sa massification. Simplifier et informer, deux actions à prendre en compte.
Il faut accélérer la rénovation énergétique des logements. Tout le monde en est bien conscient. Dans sa feuille de route sur le sujet, le Gouvernement fixe à 500.000 le nombre de logements à rénover chaque année. En attendant que le futur projet de loi soit dévoilé, une concertation est en cours avec les acteurs du logement. Si la volonté est bien là, comment relever ce défi ? Avant que les discussions parlementaires débutent, l'association Energies et Avenir a organisé, ce jeudi 7 décembre 2017, une rencontre avec des sénateurs et députés pour évoquer ce défi et les pistes à étudier pour y parvenir.
Vers plus de simplicité dans les dispositifs
Pour cela, l'association qui regroupe l'ensemble des professionnels des systèmes à eau chaude pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire, a invité Anne-Lise Deloron, directrice adjointe du Plan Bâtiment Durable (PDB) et Christian Mourougane, Directeur général adjoint de l'Anah, à partager leur point de vue, tout comme Jean-Pascal Chirat, Vice-président d'Energies et Avenir. Pour massifier la rénovation, plusieurs mêmes idées ont été évoquées par les trois intervenants. A commencer par la simplification. Tous font le constat qu'aujourd'hui les ménages sont un peu perdus dans les dispositifs d'aides à la rénovation. "Il faut simplifier le parcours des ménages et mieux communiquer envers le public", fait valoir Anne-Lise Deloron. "Nous avons cherché l'excellence mais nous sommes peut-être passés à côté de choses simples qui donnent envie de rénover", ajoute-t-elle.
Tous les trois ont aussi insisté sur la nécessité de stabiliser les incitations. "2018, est une année de chantier pour observer et analyser ces dispositifs", a rappelé la directrice adjointe du PBD. L'augmentation du nombre de rénovation "ne peut se faire sans les collectivités territoriales", a tenu à souligner Christian Mourougane rappelant que ce sont ces dernières qui ont la meilleure connaissance de la situation des foyers. C'est donc avec elles, qu'il faut travailler pour accompagner les particuliers et leur expliquer les dispositifs. Mais cet accompagnement doit aussi être ouvert aux acteurs privés et à aux actions d'ingénieries, estime le dirigeant de l'Anah. Selon lui, il serait d'ailleurs intéressant que l'accompagnement des travaux soit pris en compte dans le CITE ou la future prime. Anne-Lise Deloron évoque à ce propos une étude selon laquelle 41% des Français, qui ont fait des travaux de rénovation, n'ont bénéficié d'aucune aide parce qu'ils ne savaient pas qu'ils y avaient droit.
Une communication plus adaptée
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"Il faut une communication plus adaptée", insiste-t-elle. La dirigeante du PBD en a profité pour rappeler justement que son organisme étudie de nouveaux leviers pour sensibiliser les ménages, mais aussi les acteurs du logement, comme les agents immobiliers, aux bienfaits de ces travaux (valeur verte, confort,…) (Lire notre article ). Anne-Lise Deloron se dit aussi favorable à la création d'un même message via par exemple un logo identifiable. Mais il faut des dynamiques régionales car beaucoup ont déjà créé leur marque et il ne faut pas tout bouleverser.
Enfin, les trois intervenants ont parlé des plateformes de la rénovation énergétique et souhaité leur pérennisation. Le député de Haute-Savoie, Xavier Roseren, a confirmé l'importance de ces plateformes tout en constant qu'il y a trop d'offres, ce qui complique l'information des particuliers. Il préconise donc une "seule porte d'entrée". Il a également attiré l'attention sur les seuils pour chacun des dispositifs qui peuvent, selon lui, empêcher des rénovations.