Batiactu : Quid de votre croissance à l'étranger, où vous êtes présent notamment au Maroc et en Belgique ?
Y. M.-D. : Il ne faut pas oublier les Dom-Tom également, où Gedimat est fort présent, notamment en Guadeloupe et en Martinique. Concernant l'actualité brûlante de ces dernières semaines, nos agences locales en ont beaucoup souffert et plusieurs d'entre elles ont dû fermer. Le calme est aujourd'hui revenu, mais il y a eu des dégâts.
A l'étranger, ce sont plus des opportunités qui ont conduit à notre implantation dans certains pays comme le Maroc. En Belgique, notre présence date d'une vingtaine d'années. Nous visons également des pays limitrophes de la France, dans le cas où ce serait plus une grappe d'un groupement qui adhérerait… L'Espagne est en effet une possibilité !

 

Batiactu : Pour 2009 ?
Y. M.-D. : Oh non, ça fait partie des projets. Et vous le saurez quand ça sera fait ! (rires) Notre démarche est de communiquer sur du concret, comme pour Gedibois, alors qu'on aurait pu en parler depuis longtemps.

 

Batiactu : On parle de rapprochement, de création… Quid de vos liens avec Bigmat, qui se cherche actuellement un dirigeant ?
Y. M.-D. : Avec la centrale d'achats commune Timolia, on a mis l'amont en commun : référencement, négociation des BFA pour le compte des adhérents. Une structure dédiée a été créée avec un dirigeant attitré. Pour le reste, les groupements restent concurrents sur le terrain ! La séparation est bien marquée.

 

Batiactu : Un autre sujet d'actualité pour vous, c'est la mise en place d'un dispositif en faveur de vos adhérents face aux délais de paiement imposés par la Loi de modernisation de l'économie (LME). Expliquez-nous de quoi il s'agit ?
Y. M.-D. : Ce qu'il faut savoir, c'est que depuis le début des années 80, les adhérents réinvestissent tous les ans une partie des « fruits de la coopération » dans le groupement. Ce qui a permis d'avoir différents outils et un établissement financier propre à Gedex. Il y a toujours eu un appui financier du groupement pour ses adhérents. Lorsque le projet de la LME est arrivé sur la table en août dernier, on ne savait pas encore si l'accord dérogatoire allait aboutir. Nous n'avons donc pas attendu, et dès septembre, on a essayé d'imaginer un système facilitateur pour permettre aux adhérents d'avoir une ressource de trésorerie supplémentaire. Pour le banquier, c'est un risque de plus, mais si l'on prend l'entreprise intrinséquement, on substitue un crédit fournisseur par un crédit bancaire. Les équilibres financiers de l'entreprise ne sont pas modifiés, ce n'est pas un endettement de plus suite à un investissement ou le financement d'une croissance : c'est une substitution. Nous sommes allés voir les deux réseaux bancaires avec lesquels nous travaillons pour monter un dossier-type où le groupement cautionne une partie du prêt. Sans compter les garanties Oseo et Socorec, selon le réseau bancaire choisi. Au final, le crédit de l'adhérent se trouve bien couvert et permet aux banques d'étudier plus sereinement le dossier de prêt, et qui, par la suite, fait son travail. Mais c'est elle qui accorde ou pas le prêt, ce n'est pas systématique. Le besoin de trésorerie, compte tenu des accords dérogatoires, se fera plus sentir l'an prochain, quand on passera à 60 jours (70 j en 2009, ndlr).
Pour simplifier le dossier-type, on part du fait que lorsqu'on sera à 45 jours en 2012, le besoin de trésorerie représente environ l'équivalent de 25 jours d'activité, soit 5% du chiffre d'affaires. La loi est très bonne en soi, mais elle se fait au mauvais moment.

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