C'est tout un symbole de la promotion immobilière en Espagne qui est sur le point de s'effondrer. Faute d'un manque d'accord avec ses créanciers, le groupe Martinsa-Fadesa a annoncé, lundi 2 mars, sa faillite, la plus importante du secteur jamais survenue dans le pays, où l'éclatement de la bulle immobilière en 2008 a frappé l'ensemble de l'économie. Précisions.
C'est la chute programmée en Espagne de Fernando Martín, président de Martinsa-Fadesa, "le dernier seigneur de la brique", titrait ces jours-ci le quotidien "El Mundo". Le promoteur immobilier ibérique a, en effet, annoncé, lundi 2 mars, sa faillite, la plus importante du secteur jamais survenue dans le pays, où l'éclatement de la bulle immobilière en 2008 avait frappé de plein fouet l'ensemble de l'économie.
Le promoteur immobilier a d'ailleurs indiqué, dans un communiqué, à l'issue d'un conseil d'administration extraordinaire qu'il demanderait sa liquidation judiciaire. Selon la presse, son nouveau plan de sauvetage a été rejeté par 75% de ses créanciers qui avaient jusqu'au 26 février pour se prononcer, ce qui l'a acculé à la faillite.
Une dette totale de 7 milliards d'euros fin 2014
Pour rappel : le groupe, présent surtout en Europe -Espagne, France, Roumanie, Hongrie, Pologne, République tchèque- mais aussi au Maroc et au Mexique, affichait une dette totale de sept milliards d'euros fin 2014 et disposait d'actifs évalués à 2,4 milliards euros. Ses créanciers Banco Popular, Abanca, Caixabank et la Sareb créée en 2012 pour gérer les actifs immobiliers toxiques, ont estimé que le plan de sauvetage n'était pas viable, d'après le journal économique Cinco Dias.Trois autres groupes en difficulté
Le groupe immobilier, dont le dépôt de bilan à l'été 2008 fut le plus important de l'histoire du pays avec une dette colossale de 7,2 milliards d'euros, avait été sauvé de justesse en mars 2011 par un plan de refinancement. Il prévoyait alors le remboursement de la dette sur huit ans, à partir de 2012 mais n'a jamais pu redresser la barre. Comme Martinsa-Fadesa, plusieurs autres importants groupes immobiliers espagnols pourraient connaître le même sort après avoir déposé le bilan ces dernières années : Reyal Urbis, plombé par une dette de 3,6 milliards d'euros rencontre de sérieuses difficultés financières au même titre que ReyalHabitat (2,8 milliards d'euros), ou Sacresa (1,8 milliard d'euros).Les ventes de logements ont progressé en Espagne de 2,2 % en 2014
Toutefois ces situations de cessation de paiements de ces groupes sont sans doute les dernières de cette ampleur dans un secteur qui a donné l'an dernier des signes de reprise, avec de nouveaux profils d'investisseurs issus non pas du monde de la pierre mais de la finance comme le milliardaire chinois Wang Jianlin, a indiqué ce dimanche le quotidien "El Mundo". En chiffres : les ventes de logements ont progressé en Espagne en 2014 pour la première fois depuis 2010, de 2,2% sur un an selon l'Institut national de la statistique.