Le refuge principal, qui est aussi le plus grand, est baptisé Cacou. Il comprend une pièce à vivre, une chambre, une salle de bains et des rangements. « Un endroit sécurisant et confortable pour que les bergers puissent avoir des conditions de vie proches de celles de la vallée, avec un captage d'eau et un assainissement autonome », précise le maître d'œuvre.
Les deux autres abris sont plus « spartiates », sans eau courante, sanitaires ni assainissement. Des panneaux solaires photovoltaïques assurent la fourniture d'énergie pour les trois cabanes, chacune disposant par ailleurs d'un petit poêle à bois pour le chauffage, d'une bouteille de gaz pour la cuisson. À l'extérieur, on trouve un auvent et une terrasse.
Un hélicoptère qui a joué le rôle de grue
Dans le détail, les caissons, planchers, murs et supports de couverture sont faits en caissons de moins de 700 kg remplis de laine de bois. Préfabriqués, les éléments ont été transportés par camion de l'usine à la plateforme de stockage située à proximité du massif. Ils ont ensuite été assemblés sur site à l'aide d'un hélicoptère qui a également servi de grue.
« Mais nous avons eu des jours très compliqués, avec des nuages bas et des vents forts, ce qui rendait la fenêtre de tir très restreinte, sans oublier la neige persistante. Au final, nous n'avons pu travailler qu'entre fin juin et septembre 2021 », note Christophe Balas. Les équipes sur place se composaient essentiellement de charpentiers, d'un pilote d'hélicoptère et d'un technicien au sol guidant ce dernier par radio pour l'héliportage.
"Une vraie gymnastique"
Lorsque la météo était trop capricieuse, empêchant l'hélicoptère de voler et bloquant de fait le matériel en bas, la partie de l'équipe restée en haut réalisait d'autres travaux comme le bardage. « En termes d'organisation, de souplesse et de réactivité, tout cela a demandé à l'entreprise une vraie gymnastique », se souvient l'architecte.
Le volontarisme des équipes et « le sentiment de participer à une aventure hors du commun » ont cependant permis de relever ce défi. « Un projet complexe et atypique comme celui-ci était une grande première pour nous (l'agence Projet 310), mais le BET avec lequel nous avons travaillé (l'entreprise Gustave) disposait déjà de cette compétence », ajoute-t-il.