Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) révèle que les différentes aides au logement (APL, ALF, ALS) auraient perdu de leur efficacité. En cause, une actualisation du barème sous-évaluée, et un décalage du système de gestion, compte tenu de l'actuelle crise du logement. Décryptage.
ALF, ALS et APL. Derrière ses acronymes, se cachent les trois aides personnelles au logement, allouées aux ménages les plus modestes, qu'ils soient locataires ou propriétaires. L'efficacité de ces prestations sociales est aujourd'hui mise en doute par un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), réalisé entre juillet 2011 et mars 2012, et publié le 24 juillet dernier. Face à l'augmentation en flèche des prix et des loyers ces dix dernières années, les aides n'auraient pas suivi, aggravant ainsi la fracture sociale.
L'Allocation de logement familiale (ALF), créée en 1948, l'Allocation de logement sociale (ALS, 1971) et l'Aide personnalisée au logement (APL, 1977) représentent, à elles trois, pas moins de 15,9 milliards d'euros par an, versés à 6,3 millions de Français, en majorité locataires, soit en moyenne une allocation de 212 euros par mois. "L'importance des financements consacrés aux aides personnelles, tout comme les caractéristiques de leur barème, dégressif avec le revenu, en font la prestation sociale la plus importante en direction des ménages modestes" précise l'étude.
Des aides importantes... mais pas assez efficaces
"Les aides personnelles permettent en moyenne de couvrir un peu plus de la moitié [des loyers de ces ménages]" a rappelé Cécile Duflot, ministre de l'Egalité des territoires et du Logement. Pourtant, les aides n'auraient pas l'effet escompté. "L'efficacité sociale des aides personnelles s'est détériorée au cours de la dernière décennie" explique l'IGAS.
En moyenne, les aides réduisent le taux d'effort des ménages de 35,8 à 19,5% hors charges, soit un taux à 30% charges comprises, une valeur communément jugée acceptable pour les dépenses de logement. Mais l'on constate que, en fonction de la taille et de la composition du foyer, ainsi que du type du logement, certaines familles sont moins bien loties, et doivent supporter des taux d'effort que le rapport juge "prohibitifs".
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