RENOVATION. Au cœur d'un site classé par les Architectes des bâtiments de France, l'architecte David Chastain a réussi à ajouter à une ancienne maison typique régionale une extension recouverte de cuivre patiné vert. Si la réalisation dénote, elle n'en est pas moins pensée dans un respect des matériaux et de l'environnement. Explications.
"Le client avait le budget adéquat, était ouvert d'esprit et nous avions le feu vert des ABF : soit toutes les conditions pour réaliser ce projet", résume d'emblée David Chastain, architecte Dplg.
A l'origine de ce projet, une simple extension en lieu et place de la terrasse existante. Le client, maître d'ouvrage, souhaite simplement faire agrandir sa maison, d'une superficie de 170 m2. Il contacte alors David Chastain, qui lui apprend que l'espace de sa terrasse possède une emprise au sol trop petite. Il lui suggère une autre proposition : ne pas accoler l'extension directement à la maison, mais la repousser un peu plus loin et insérer entre les deux, à la place de ladite terrasse, un sas vitré. L'idée plaît immédiatement au propriétaire.
ABF : un obstacle contourné
Le problème ? Obtenir l'accord des Architectes des bâtiments de France (ABF), puisque la maison se trouve en plein centre-bourg d'un village typique du Cantal, proche de la place centrale dotée d'une église classée. L'interlocuteur aux ABF souhaite d'abord une architecture traditionnelle, conforme aux habitations en pierre avec toit en ardoise. Mais la chance est du côté du maître d'ouvrage et de son maître d'œuvre : l'architecte des ABF est remplacé par un autre qui les oriente plutôt vers un projet contemporain !De là, plus rien n'arrête les porteurs du projet. Le propriétaire désire faire un clin d'œil au travail de son père qui travaillait dans la métallerie de précision, et souhaite donc une touche "métal" à son projet. Ce sera le cuivre, matériau qu'il a vu lors d'un de ses voyages aux Pays-Bas. Mieux, il opte pour un cuivre patiné vert ! "C'est ce qui semblait le mieux adapté. En outre, il réfléchit davantage la lumière et est plus durable. Le fait qu'il soit pré-patiné, et donc que le cuivre soit stabilité, permet aussi un entretien plus facile", nous explique David Chastain. Et d'ajouter : "Cette couleur fait également écho à la végétation environnante". Une façon originale de se fondre dans le paysage…
Béton, verre et cuivre
Les premiers coups de pioche démarrent en octobre 2011. Sur une dalle béton, les artisans - tous locaux, insiste David Chastain - érigent une structure en béton brut. "Mon client voulait que le béton soit visible partout et garde son aspect brut d'origine, se souvient l'architecte. Alors, nous avons imaginé un bâti en deux parties : en partie basse, des parois en béton banché isolées par l'intérieur ; en partie haute, une structure béton isolée par l'extérieure couverte et bardée de cuivre, de telle sorte que le béton apparaisse visible à l'intérieur".Pour la partie vitrée insérée entre l'ancien et le nouveau bâtiment, pas de structure métallique ou autre, seulement les cadres aluminium des menuiseries directement accolés aux murs de pierre. Le double vitrage s'impose, bien entendu, tout comme le verre autonettoyant posé sur la couverture de cet espace. Au cœur de ce sas vitré, une passerelle métallique, fabriquée par un métallier-serrurier de la région, qui relie la chambre de la maison existante au nouveau bureau créé à l'étage de l'extension. Au rez-de-chaussée, l'ancien séjour se prolonge désormais jusqu'au séjour créé dans le nouvel espace ouvert sur une terrasse bois, et donc sur le jardin. Ici, passé et présent jouent finalement sur la même partition…
Plan de masse
La maison est située en plein centre bourg d'un petit village du Cantal, sur un site protégé par les Architectes des Bâtiments de France, et avec un vis-à-vis sur une église classée.
A l'origine d'une surface de 170 m2, l'habitation a gagné 70 m2 grâce à l'extension.
A l'origine d'une surface de 170 m2, l'habitation a gagné 70 m2 grâce à l'extension.
Habitat traditionnel
Vieilles pierres et toiture deux pentes en ardoise caractérisent les maisons de cette région.
Touche de vert
L'extension a été réalisée dans le prolongement de l'ancienne maison.
Plan de facade
Deux nouvelles entités sont venus se greffer à la maison existante : un sas vitré, en lieu et place de l'ancienne terrasse, et un bâtiment à étage accolé à ce dernier.
Structure en béton banché
Le béton est le matériau roi de cette réalisation. L'extension a été édifiée sur une dalle béton et ses parois sont en béton banché.
Respect des traditions
La structure de l'extension suit les codes de l'ancien habitat, avec son toit deux pentes.
Baies vitrées
Grâce à cette extension, les occupants vont pouvoir gagner en luminosité via de larges baies vitrées au rez-de-chaussée de l'extension.
Isolation
Pour conserver l'aspect du béton brut au rez-de-chaussée, l'architecte a choisi de le laisser apparent tout en isolant à l'intérieur. L'étage, quant à lui, bénéficie d'un bardage et d'une couverture en cuivre, et d'une isolation par l'extérieur.
Création de la partie vitrée
Entre l'ancienne maison et la nouvelle extension, a été créé un sas entièrement vitré, qui fait office de pièce de transition entre les deux bâtiments. Ici, pas de volets, uniquement des stores - tout comme dans l'extension cuivrée.
Cadres de menuiseries
Ce sont les cadres en alu des menuiseries qui composent cette verrière qui font office de structure à l'ensemble.
L'architecte a bien entendu pris soin de sélectionner des menuiseries et des vitrages de qualité, double, anti-effraction et auto-nettoyants.
L'architecte a bien entendu pris soin de sélectionner des menuiseries et des vitrages de qualité, double, anti-effraction et auto-nettoyants.
Passerelle en métal
A l'intérieur du sas vitré, une passerelle relie les deux espaces, et notamment la chambre qui se trouve dans la partie ancienne, au bureau situé à l'étage de l'extension.
Il fait office de jardin d'hiver et est agréable aussi bien en été qu'en hiver, grâce à ses vitrages bien étudiés.
Il fait office de jardin d'hiver et est agréable aussi bien en été qu'en hiver, grâce à ses vitrages bien étudiés.
Intérieur brut
Le propriétaire voulait que le béton brut soit visible à l'extérieur et à l'intérieur. D'où l'idée de barder le niveau supérieur de l'extension et de conserver les murs en l'état isolés par l'extérieur.
Pour le chauffage, l'ancienne chaudière a été remplacée par une chaudière gaz à condensation. Un plancher chauffant a été posé au rez-de-chaussée, tandis que l'étage profite de radiateurs. Un poêle à bois vient en appoint.
Pour le chauffage, l'ancienne chaudière a été remplacée par une chaudière gaz à condensation. Un plancher chauffant a été posé au rez-de-chaussée, tandis que l'étage profite de radiateurs. Un poêle à bois vient en appoint.
Intégration dans l'environnement
Choisi pour son esthétisme, le cuivre vert patiné permet aussi de mieux réfléchir la lumière et de profiter d'un entretien facilité.
Si le projet fait beaucoup parler dans le village et ses alentours, force est de constater que l'ensemble réussit à s'intégrer dans ce cadre de verdure, comme le souhaitait le propriétaire.
Si le projet fait beaucoup parler dans le village et ses alentours, force est de constater que l'ensemble réussit à s'intégrer dans ce cadre de verdure, comme le souhaitait le propriétaire.
Extension d'une maison de village typique du Cantal
Maîtrise d'ouvrage : privée
Maîtrise d'oeuvre : David Chastain, architecte dplg
Surface avant travaux : 170 m2
Surface de l'extension : 70 m2
Surface de couverture en cuivre prépatiné vert de marque TECU : 45 m2
Surface de bardage en cuivre prépatiné vert de marque TECU : 40 m2
Durée des travaux : octobre 2011-juin 2012