RENOVATION. Comment agrandir une maison du début du XXe siècle, tout en respectant ses origines et lui conférant un souffle de modernité ? C'est le pari relevé par NIM Architecture, qui a imaginé une extension toute de zinc vêtue, à la forme atypique et résolument moderne. Détails.
"C'était une belle et grande maison du début du siècle dernier, située dans un des beaux quartiers d'Asnières. Mais il lui manquait quelque chose, comme dans beaucoup de ces habitations surélevées : une connexion au jardin", nous explique d'emblée Francesca de Marchi, de l'agence NIM Architecture. Partant de ce constat, l'architecte propose aux propriétaires de la demeure une extension plutôt originale et surtout aux lignes très contemporaines.
Aplatir le caractère de la maison existante
Mais pas question de superposer des styles différents et d'époques différentes ! "Le parti pris est donc très moderne, mais il fait toutefois un clin d'œil au style existant dans le choix des couleurs et du rythme des contrastes entre le zinc et l'enduit", souligne Francesca de Marchi. En effet, elle décide "d'aplatir" le caractère de la maison existante, dont la façade sur jardin comporte plusieurs fenêtres de taille et de style divers et souvent décorées. Résultat, cela donne une façade plus neutre, recouverte d'un enduit blanc et où les ouvertures se font plus discrètes. Du coup, le module de l'extension en forme de L, revêtu de zinc couleur quartz et enduit de blanc également, semble s'incruster parfaitement sur l'existant. "Au départ, j'avais proposé un zinc noir, mais les propriétaires ont eu peur que cela soit trop visible et contrasté. Aujourd'hui, ils le regrettent", glisse l'architecte qui ne cesse de répéter que c'est un "très bon matériau qui résiste au temps et ne demande pas d'entretien".
Multitude de matériaux
Quant à la structure de l'extension, Francesca de Marchi a incontestablement donné dans la diversité. "J'ai pris le meilleur de chacun des matériaux ! Ainsi, les murs extérieurs sont en parpaing, la charpente est en bois, certains murs intérieurs sont à ossature bois, tandis que le pignon incliné est en béton armé", précise-t-elle. Si cette rénovation est encore sous le coup de l'ancienne réglementation thermique 2005, il n'en demeure pas moins que l'isolation a été particulièrement soignée, notamment sous la toiture. Côté chauffage, la maison profite maintenant d'une installation sous plancher, alimentée par une chaudière gaz à condensation. Dans la partie existante, les radiateurs en fonte ont été conservés.
Une transformation dedans/dehors
L'ajout de l'extension a non seulement modifié la forme extérieure de la maison, mais aussi engendré des transformations à l'intérieur. Dans la nouvelle partie de l'habitat, prennent désormais place la cuisine et la salle à manger au rez-de-chaussée, et une pièce bureau agrémentée d'un balcon à l'étage. La salle à manger ouvre largement sur le salon, via un demi-niveau qui correspond à l'ancienne entrée, entièrement rénové pour l'occasion : abattage de murs porteurs et descente de plots de fondation en sous-sol, changement de parquet, remplacement de cheminée, pose de faux plafonds… L'ancienne cuisine a été remplacée par un bloc wc/dressing. "Le fait que les propriétaires voulaient cuisine et salle à manger dans l'extension a facilité ma tâche, reconnaît Francesca de Marchi. Du coup, j'ai pu articuler les deux volumes de l'extension sans souci, en positionnant la salle à manger à un niveau plus bas que celui de la cuisine".
Finalement, la configuration "loft" de la maison est parvenue à concilier intérieur et extérieur, comme le souhaitaient les propriétaires, qui profitent désormais de grands volumes et d'espaces décloisonnés.
Plan du projet
La maison, déjà très vaste, avait un seul défaut : aucune connexion avec le jardin. L'idée a donc été de créer une extension sur l'arrière pour accéder de plain-pied à celui-ci.
Extension en zinc noir
Au départ, Francesca de Marchi avait proposé, comme sur cette 3D, une extension en zinc noir. Mais les propriétaires ont craint que cela soit trop voyant et contrasté, et ont opté pour une couleur quartz. "Aujourd'hui, ils le regrettent", nous confie l'architecte.
Phase de chantier
On voit bien ici la multitude des matériaux utilisés pour la structure de l'extension : parpaing, bois, béton armé...
Volume déstructuré
En plaçant la cuisine et la salle à manger au rez-de-chaussée de l'extension, conformément au souhait des propriétaires, l'architecte a pu articuler les volumes du module sans problème, en créant des espaces distincts et reliés à la fois.
Petit coin de verdure
Francesca de Marchi a imaginé un coin vitré entre la cuisine et le salle à manger, pour faire entrer la nature à l'intérieur de la maison.
Ouverture sur le jardin
Seule solution pour accéder de plain-pied au jardin et à sa terrasse, la création d'une extension.
Formes intérieures et extérieures
Il n'y a pas que l'extérieur qui profite d'une forme originale. l'intérieur n'est pas en reste, notamment grâce aux ouvertures et au différents niveaux du sol.
Intérieur en travaux
La charpente et l'ossature bois sont ici bien visibles.
Intérieur baigné de lumière
Les grandes baies vitrées permettent d'éclairer naturellement la salle à manger et la cuisine. L'extension est orientée à l'Est et est baignée de lumière dès le lever du soleil.
Ouverture sur le salon
Une large ouverture relie salon et salle à manger, via un demi-niveau qui correspond à l'entrée.
Bureau à l'étage
Au dessus de la cuisine, se trouve un bureau doté d'un balcon.
Extension d'une maison située à Asnières sur Seine (Hauts-deSeine)
Maître d'ouvrage : privé
Maîtrise d'œuvre : NIM Architecture - Francesca de Marchi
Durée des travaux : septembre 2011 - avril 2012
Extension : rdc = 28 m2 ; étage = 11 m2