Spécialisée dans les droits de l'homme et les problèmes de logement au sein des Nations Unies, Raquel Rolnik accuse aujourd'hui les organisateurs des JO et de la Coupe du Monde de football de donner la priorité « à l'embellissement et non aux besoins des résidents ». Les expulsions se font nombreuses et le relogement dans des conditions difficiles.
Les grands rendez-vous sportifs seraient-ils à l'origine du mal-logement des populations des villes hôtes ? C'est en tout cas ce qu'affirme Raquel Rolnik, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le logement convenable, qui accusent les Jeux Olympiques ou encore la FIFA (Fédération internationale de football) « d'expulser des milliers de personnes de leurs maisons afin d'embellir les villes qui les accueillent ».
« J'appelle la FIFA à s'ouvrir, à être plus transparente », a déclaré l'experte de l'ONU, qui s'est par ailleurs félicitée de ce que le Comité olympique international (CIO) se soit récemment engagé à prendre en compte le logement pour l'examen des candidatures de pays à l'organisation des Jeux de 2016. Toutefois, à ce jour, elle n'aurait toujours pas eu de réponse de la FIFA, indique l'AFP.
« J'appelle la FIFA à s'ouvrir, à être plus transparente », a déclaré l'experte de l'ONU, qui s'est par ailleurs félicitée de ce que le Comité olympique international (CIO) se soit récemment engagé à prendre en compte le logement pour l'examen des candidatures de pays à l'organisation des Jeux de 2016. Toutefois, à ce jour, elle n'aurait toujours pas eu de réponse de la FIFA, indique l'AFP.
Privilégier le logement abordable
En effet, Raquel Rolnik estime qu'après les événements sportifs, « la majorité de la nouvelle offre immobilière va rarement à ceux qui en ont le plus besoin ». Cependant, elle a salué les organisateurs des Jeux de Moscou et de d'Athènes, dont les programmes de construction comprendraient, entre autres, des logements sociaux.
Elle a néanmoins rappelé qu'à l'occasion de la Coupe du Monde qui se déroulera cet été en Afrique du Sud, 20.000 personnes du bidonville de Joe Slovo au Cap avaient été expulsées pour laisser place à la construction de maisons locatives. « Tous les engagements en faveur de logements abordables ont été abandonnés et n'étaient plus une priorité », suite aux retards pris dans la construction des stades, rapporte l'AFP. Plus récemment, lors des JO de Vancouver, des soucis de financement auraient également amenés les organisateurs à réduire leurs ambitions en matière de construction de logements, a-t-elle déploré. Dans deux ans, à Londres, des centaines d'appartements pour athlètes devraient être transformés en logements abordables après les Jeux.