PICS DE CONSOMMATION. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a précisé dans quels cas et dans quelles conditions des coupures énergétiques pourraient impacter l'activité des entreprises cet hiver.

Après l'avertissement, l'explication de texte. Ce 29 août, la Première ministre prévenait les adhérents du Medef : en cas de rationnement énergétique cet hiver, les entreprises seraient les "premières touchées". Au lendemain de cette intervention remarquée, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a apporté des précisions sur la radio France inter, souhaitant rassurer les acteurs. Elle a tout d'abord rappelé que le rationnement constituait pour le moment une hypothèse du pire. La sobriété est pour l'instant le seul objectif concret, avec en ligne de mire une diminution de 10% des usages du gaz et de l'électricité.

 

Diminuer la tension du réseau électrique

 

En plus de la chasse au gaspillage, le gouvernement souhaite notamment encourager le maximum d'entreprises (et particuliers) à passer avec leur gestionnaire de réseau des contrats incluant le principe d'effacement, contre rémunération, lors des pics de consommation (qui correspondent, l'hiver, aux périodes de grand froid). "Par exemple, pendant deux heures, l'entreprise stoppe une ligne de production de manière à atténuer le pic", a illustré la ministre. Une autre option envisagée est celle de diminuer la tension sur le réseau électrique, en la faisant passer de 230 à 220 volts. "C'est un petit peu moins performant, la lumière est moins lumineuse", explique Agnès Pannier-Runacher. L'ensemble de ces dispositifs sont censés suffire pour permettre de passer un hiver normal sans avoir recours au rationnement.

 

Ce n'est qu'en cas de tension majeure sur le réseau, en lien avec une température excessivement basse, que cette hypothèse pourrait bien devenir réalité. Mais, même dans ce cas, insiste la ministre, il ne faut pas s'imaginer des coupures brutales et longues, empêchant par exemple une usine de tourner durant plusieurs jours, avec les conséquences que cela aurait en matière d'emploi. "Si le système énergétique se retrouvait en danger, nous prendrions la décision de couper le courant électrique de manière tournante, sur des laps de temps de deux heures maximum." Périodes durant lesquelles des groupes électrogènes ou des batteries pourraient prendre le relai. "Ce type de délestage électrique se produit déjà lorsque de très gros orages causent la panne d'un poste électrique." Ces situations, l'hiver prochain, seront d'autant plus rares que des efforts de sobriété énergétique auront été réalisés en amont par les entreprises, a martelé la ministre.

 

Les coupures de chauffage au gaz chez les particuliers semblent exclues

 

En ce qui concerne un éventuel rationnement du gaz, les coupures de chauffage chez les particuliers sont visiblement exclues, dans la mesure où cela impliquerait que les habitants coupent eux-mêmes l'arrivée d'énergie, procédure trop dangereuse pour leur être déléguée. Toutefois, des fermetures du robinet de gaz pendant "un ou deux jours" sont envisagées, si nécessaires, dans les industries où les équipes techniques sont en mesure d'intervenir en sécurité.

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