Une centaine de personnes, pour la plupart d’origine algérienne, a été expulsée vendredi matin d’un immeuble insalubre squatté à Marseille. Il s 'agit de la première opération de cette taille dans la Cité phocéenne !

Sur la centaine de personnes, une soixantaine de membres de 16 familles (26 adultes et 34 enfants) ont été conduits dans un centre d'hébergement d'urgence de la ville de Marseille, dans le nord-est de la ville, selon le préfet de région Christian Frémont, lors d'un point de presse organisé sur les lieux.

Onze adultes sans papiers ont été interpellés par la cinquantaine de policiers ayant participé à l'opération, et feront l'objet d'une reconduite à la frontière. Trois enfants sans parents, en situation de danger, seront confiés à la protection judiciaire de la jeunesse.
Les autres personnes présentes ont été priées d'évacuer les locaux, a précisé le préfet.
L'immeuble de cinq étages, situé en plein centre-ville, se trouve dans un état de délabrement avancé et appartient à Marseille-République (société
immobilière où est notamment présent le fonds d'investissement américain
Lonestar). Le bâtiment se situe dans le périmètre de "requalification urbaine" de l'établissement public Euroméditerranée.
Des membres de la CGT-chômeurs et du collectif des sans-papiers étaient également présents au bas de l'immeuble, pour demander «un relogement pour tous», selon Aminata Diouf, du collectif des sans-papiers. Une banderole «un logement pour tous, les Marseillais restent et résistent».
Cette opération de police «impressionnante» est intervenue alors que «nous avions contacté la préfecture pour tenter de résoudre le problème» des squatters, a affirmé par téléphone Charles Hoareau, patron de la CGT-chômeurs. «Nous étions prêts à demêler l'écheveau, on avait même obtenu qu'une famille soit relogée et boum, tout est par terre».
Le préfet a souligné que l'opération avait été menée «dans des conditions d'humanité et de dignité», à la suite de plusieurs décisions de justice remontant pour certaines à près de deux ans, fondées sur une «occupation sans droit ni titre». Parmi les familles hébergées en urgence, une dizaine sont sans papiers mais seront autorisées à rester en France au moins pendant la durée de l'année scolaire.
En 2004, 6.300 décisions d'expulsion ont été prises dans les Bouches-du-Rhône, dont 542 ont été exécutées, selon une source préfectorale.

actionclactionfp