Un campement de Roms qui existait depuis dix ans en Seine-Saint-Denis a été évacué mardi matin, avant d'être détruit. Les associations demandent des solutions pour héberger les 150 à 200 personnes qui y vivaient, mais les autorités se renvoient la balle.
Le campement du Hanul à Saint-Denis, qui était le plus ancien camp de Roms et comptait entre 150 et 200 personnes, a été évacué tôt mardi matin par une compagnie d'environ 75 CRS. «On a laissé les gens prendre leurs biens, et immédiatement, la pelleteuse est entrée», a raconté Saimir Mile de l'association la Voix des Roms, qui était sur place. Auparavant, des policiers étaient passés vendredi et lundi pour demander aux Roms de faire leurs bagages et de partir car le camp allait être rasé.
Une délégation a rencontré des élus de Saint-Denis en milieu de journée, pour demander des hébergements d'urgence, un nouveau terrain et une nouvelle convention d'installation. Mais pour le moment, aucune solution n'a été proposée par la mairie, qui a indiqué qu'elle ne proposerait pas de nouveau terrain. «C'est à ceux qui ont procédé à l'expulsion de réfléchir à ça», a estimé l'adjoint au maire David Proult, estimant que l'Etat avait «laissé la situation pourrir».
Selon les associations la Voix des Roms et Parada, le Hanul existait depuis 10 ans, et une convention avait été signée il y a sept ans avec la mairie et la communauté d'agglomération Plaine commune. L'eau courante et des sanitaires y avaient été installés. Mardi soir, les Roms délogés attendaient toujours une solution d'hébergement. Les associations craignent que les personnes expulsées ne se rabattent sur un autre terrain d'Ile-de-France dans des conditions plus précaires, avant de se faire expulser à nouveau.