ÉNERGIE. Comment inciter des clients particuliers à changer leur chaudière ? En leur proposant une étiquette énergie les informant sur la performance de leur équipement existant. C'est le pari de la filière gaz qui lance l'opération "Mon étiquette chaudière".

Le parc existant de chaudières est estimé à 15 millions d'équipements, dont 20% au fioul et 80% au gaz. Sur ce total, 3,5 millions auraient plus de quinze ans d'âge. Comment accélérer le remplacement de ces installations obsolètes dont les bilans énergétique et environnemental laissent à désirer ? La réponse portée par deux associations, Coénove (gaz) et Energie et avenir (chauffage à eau chaude), est celle de l'étiquette énergie pour les équipements existants, propulsée par un site internet dédié qui vient d'ouvrir. L'idée est de profiter d'une visite de maintenance chez le particulier pour l'informer sur la performance de son chauffage.

 

Avoir à terme une vision de la réalité du parc de chaudières

 

L'entrepreneur doit, pour cela, remplir une fiche sommaire contenant différents renseignements basiques (année de construction du bâtiment, année d'installation de la chaudière, marque de celle-ci...), pour en déduire le niveau de consommation. La méthode de calcul a été validée par les pouvoirs publics qui sont au courant de l'opération. Cette étiquette permettra également, à terme et par accumulation des données anonymisées, d'avoir une meilleure vision de l'état du parc français de chaudières gaz.

 

 

Le gisement de travaux est important, dans la mesure où "moins de 30% des chaudières à gaz sont à condensation", a illustré Bernard Aulagne, président de Coénove, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue le 22 octobre 2019, à Paris. "L'idée n'est pas d'inciter les clients à opérer un changement immédiat de leur équipement. Nous souhaitons que cette démarche soit portée sur le long terme, et que par exemple le remplacement d'une chaudière se fasse dans le cadre d'un parcours de rénovation."

 

Les clients seront-ils sensibles à ce principe d'étiquette énergétique ? Pascal Housset, premier vice-président de l'Union des métiers du génie climatique, de la couverture et la plomberie (UMGCCP), le pense. "Ils ont pris l'habitude de ce type d'étiquetage." La filière souhaite profiter du fort dynamisme actuel de la filière (entraînée notamment par le coup de pouce chauffage) pour faire monter en puissance la maintenance. "La clé de voûte pour cela est l'installation d'un nouvel équipement : l'installateur doit embarquer le client dans un contrat d'entretien dès ce moment, soit le mettre en relation avec un réseau d'entretien s'il ne le pratique pas lui-même", explique Pascal Housset.

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