Le secteur de la maison retrouve des couleurs, avec des prises de commandes en hausse de 6% à fin juillet, après quatre années de marasme. Si les professionnels réclament le maintien des aides, l'allègement des lourdeurs administratives, ils alertent également sur les réglementations environnementales et leur impact financier.
Sur douze mois, à fin juillet 2015, les prises de commande de maisons individuelles ont grimpé de 6%, avec une accélération très nette - à deux chiffres - en juin et juillet, note, ce mardi, l'Union des maisons françaises.
Après quatre années de baisse, le secteur retrouve donc des couleurs, lui qui a perdu en 10 ans près de 40% de mises en chantier. "Il y a eu plus de ventes car plus de contacts commerciaux. Désormais, ces contacts sont différents des années précédentes : Internet est devenu le premier vecteur, avec 40% des ventes réalisées, suivi du parrainage/recommandation (30%) et des salons (20/25%). Il s'agit d'une vraie révolution dans la prise de contact. Et ce n'est pas fini !", annonce Patrick Vandromme, président de l'UMF.
Une reprise sous conditions
Cependant, il minimise cette embellie, et s'interroge sur sa pérennité car plusieurs facteurs viennent d'abord pénaliser le marché : l'engorgement au niveau des banques, les notaires qui subissent plus de contraintes, les retard administratifs relatifs à la délivrance des permis de construire. Les délais sont effectivement trop longs entre le moment où la vente est décidée et le moment où les travaux démarrent. Du coup, la machine se grippe, puisque cela a un impact sur les trésoreries des entreprises.Côté perspectives, l'UMF table sur un chiffre de 6/7% à fin 2015, intégrant le fait qu'à partir d'octobre il y aura un effet de base qui se fera ressentir. Toutefois, cette tendance se confirmera sous réserve que les conditions du PTZ et de l'APL Accession ne soient pas remises en cause. "A chaque fois que l'on a instillé une aide (Plan de relance de 2011, par exemple), notre marché a été très réactif", précise Dominique Duperret, secrétaire général de l'Union.
Pas de précipitation !
Mais une autre donnée alarme les constructeurs de maisons individuelles : l'impact des impératifs environnementaux sur le coût de construction. "On pense que 25% des maisons construites aujourd'hui ne sont pas conformes à la RT 2012", avoue Patrick Vandromme. Sur des remontées de certains bureaux d'études, il fait donc ce constat plutôt inquiétant, alors que l'on se dirige tout droit vers la RBR 2020… Et d'argumenter : "Il n'existe pas de croisement entre la fiche d'entrée "Bbio" et la fiche de sortie qui est l'attestation de conformité délivrée par un organisme indépendant. En outre, les contrôles de fin de chantier ne sont pas faits systématiquement. Comment vérifier ?".La RT2012 a fait flamber les prix de construction d'environ 15-20.000 euros, insiste-t-il, tandis que les économies de chauffage réalisées ne sont que de 25 à 50 euros par."Participer à l'effort collectif autour du réchauffement climatique, alors que se profile la COP 21, c'est bien, c'est de notre devoir. Mais attention au coût ! On parle de RBR 2020 alors qu'on a encore du mal à absorber la RT 2012. Ne nous précipitons pas. Nous avons lancé la démarche COMEPOS, financée par l'Etat, qui doit rendre ses conclusions sur une vingtaine de réalisations RBR 2020. Attendons les résultats!", avertit le président de l'UMF.