Les autorités américaines souhaitent durcir les conditions d'octroi des prêts hypothécaires à risque, qui sont aujourd'hui une menace pour les marchés financiers.

Les régulateurs du secteur bancaire et immobilier ont proposé vendredi de renforcer la législation en obligeant les prêteurs à mieux expliquer, avant la signature, les risques du crédit consenti et à analyser plus en profondeur la capacité d'endettement de l'emprunteur.

« Ces propositions répondent aux inquiétudes sur la compréhension réelle qu'ont les emprunteurs des risques et conséquences de ces produits, et sur les risques de crédit élevés que ces produits pourraient représenter pour les institutions financières », souligne les régulateurs du secteur bancaire et immobilier dans un communiqué.
Les prêts visés, qui ont permis aux Américains d’accéder à la propriété, sont ces crédits hypothécaires « exotiques », attribués avec un contrôle minimum des revenus et des garanties, et multipliant les montages acrobatiques.
Dorénavant, les banques devront analyser en profondeur la capacité de paiement des emprunteurs.
Le géant du refinancement hypothécaire, Freddie Mac, avait déjà annoncé mardi un durcissement des normes sur ces prêts, visant par exemple à limiter les crédits consentis avec peu de renseignements sur les emprunteurs.
Le président de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke, avait quant à lui dit « l'inquiétude » que lui inspiraient les difficultés rencontrées par les banques spécialisées dans ce type de prêts.

Menaces sur New Century Financial

La compagnie de crédits immobiliers à risques, New Century Financial, l'une des principales des Etats-Unis, a pour sa part indiqué vendredi qu'elle faisait l'objet d'une enquête pénale et qu'elle ne répondait pas aux exigences de ses principaux créanciers, ce qui pouvait menacer sa survie. Elle a précisé que le procureur fédéral de Californie avait lancé une enquête pénale portant sur des transactions sur les actions du groupe ainsi que sur des erreurs comptables.
Le groupe a également averti qu'il n'avait pas réalisé au second semestre 2006 le 1 dollar minimum de bénéfice semestriel requis par ses créanciers.
Rappelons que New Century avait, en début d’année, révisé à la baisse ses prévisions d'octroi de crédit, en raison de défauts de paiements, et averti qu'il lui faudrait réviser ses comptes 2006 en raison d'erreurs sur les rachats de dettes.
Une autre compagnie de prêts immobiliers, Fremont General, a indiqué de son côté vendredi qu'elle comptait cesser l'octroi de prêts à risques et qu'elle était en discussions avec plusieurs parties pour vendre cette activité.

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