RENOUVELABLES. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, vient d'intervenir pour défendre l'éolien terrestre, et a annoncé le lancement d'un travail de cartographie des territoires adaptés à son implantation.
"Il y a une nécessité absolue de déployer l'éolien en France." Les pouvoirs publics ont tenu, ce 28 mai 2021 par la voix de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique et solidaire, à voler au secours des éoliennes terrestres, objets de nombreuses critiques infondées. C'est du moins ce qu'affirme la ministre, qui a annoncé la publication d'un opuscule "vrai-faux" sur le sujet (disponible ici), se voulant le plus objectif possible, à destination des citoyens. Par ailleurs, le gouvernement vient d'adresser une circulaire aux préfets de régions pour les charger de "réaliser une cartographie précise des zones favorables au développement de l'éolien". L'idée est de faire en sorte que les territoires s'emparent du sujet, avec l'ensemble des parties prenantes, pour ne pas donner l'impression que l'État imposerait, d'en haut, la construction de ces équipements. Un premier retour est demandé sous six mois après les élections régionales pour une finalisation un an après ces élections. Rappelant que seulement 20% du territoire pouvait être concerné par l'implantation d'éoliennes, la ministre a précisé que les projets de ce type faisaient toujours l'objet d'études d'impact, et que leur concrétisation prenait plusieurs années. Preuve qu'il n'existe pas de développement "anarchique" en la matière.
Des émissions de gaz à effet de serre "extrêmement faibles"
Barbara Pompili a également tenu à dénoncer ce qu'elle considère comme des contre-vérités. L'éolien serait très carboné et non-recyclable ? "C'est faux, sur l'ensemble du cycle de vie, les émissions de CO2 sont extrêmement faibles, inférieures à 20g/Kwh. Et 90% de la masse des éoliennes doivent être démantelés, recyclés, et réutilisés - ce ratio passera à au moins 95% en 2024", a-t-elle assuré.
Par ailleurs, le recours aux éoliennes, qui par nature ont un rendement intermittent, n'entraînerait pas la consommation, en compensation, d'énergies carbonées. "Notre système électrique dispose des flexibilités suffisantes pour accueillir de l'énergie renouvelable en part bien supérieure", explique la ministre. "Et à aucun moment l'intermittence n'implique le recours aux énergies fossiles, ce qui est confirmé par RTE ; au contraire, les énergies renouvelables se substituent à celles-ci." La ministre a aussi souhaité répondre à ceux qui considèrent que cette énergie est trop chère : "Le coût de production d'1Mwh est en baisse constante, se situe aujourd'hui à 60 euros pour le terrestre, ce qui est voisin du prix de marché de l'électricité en mai 2021. L'Agence internationale de l'énergie n'a pas dit autre chose la semaine dernière, en affirmant qu'elle était très largement compétitive par rapport au gaz et au nucléaire." Visiblement, à l'horizon 2035, les ENR seront trois à quatre fois moins chères que le nucléaire nouvelle génération.
"82% des Français se déclarent en faveur de l'éolien", a enfin rappelé la ministre, s'appuyant sur un sondage de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). La filière emploie aujourd'hui 10.000 personnes, et éviterait en termes d'émissions, chaque année, l'équivalent de huit millions de véhicules en circulation.