Alors que la trêve hivernale approche, la ministre du Logement Cécile Duflot a indiqué qu'elle pourrait réquisitionner des logements vacants si la situation le demandait. Une position qui n'a pas manqué de faire réagir.

Réquisitionner des logements vacants l'hiver pour les plus démunis : la disposition n'a pas été prise souvent mais la ministre du Logement Cécile Duflot a indiqué samedi que cette solution n'était pas exclue.

 

«S'il est nécessaire, je ferai appel à l'ensemble des moyens disponibles, la réquisition fait partie de cette panoplie. Elle a déjà existé, elle a été mise en œuvre notamment lorsque Jacques Chirac était président de la République parce que la crise était particulièrement difficile, chacun s'en souvient», a-t-elle déclaré lors d'un point-presse. Et d'évoquer «des bâtiments vides depuis des années et qui ne servent à rien, quand des gens, des familles, sont à la rue». Elle a également précisé samedi avoir «lancé un appel à tous (ses) collègues pour que tous les biens de l'Etat vacants aujourd'hui puissent être mis à disposition», citant en exemples des «anciens bâtiments de bureaux, anciennes casernes, hôpitaux qui ne servent pas».

Réactions en chaîne

Suite à ces déclarations, l'association Droit au logement (Dal) souligne «un peu d'espoir» même si la nouvelle vient «un peu tard car l'hiver arrive». Elle cite d'ailleurs un chiffre délivré par l'Insee qui estime à 2,39 millions le nombre de logements et locaux vacants en 2011 en France. De son côté, la Fondation Abbé Pierre s'inquiète du nombre croissant d'expulsions, soit 113.669 en 2011 contre 109.160 en 2010 (plus de 4 %). «Et ce sont 12.759 expulsions qui ont été effectuées avec le concours la force publique alors que l'on en comptait 11.670 en 2011 (soit + 9 %)», précise la Fondation. Bertrand Delanoë, maire de Paris, a indiqué sur i-Télé : «Il faut de manière pragmatique mettre à la disposition de ceux qui en ont besoin tous les bâtiments disponibles. J'ai proposé au gouvernement que la caserne de Reuilly à Paris que nous allons convertir en logements sociaux soient, en attendant, affectée à l'hébergement d'urgence. Nous pouvons y créer 160 places». Pour l'ancien ministre du Logement, Benoist Apparu, interrogé sur RTL, la réquisition, «c'est contreproductif parce que ça dissuade les propriétaires d'investir dans les futurs logements qui sont construits. Il y a un droit de propriété qui veut peut-être pas dire grand chose pour le gouvernement, mais qui pour moi est important(…) La solution, c'est de produire plus de logements».

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