CHAUFFAGE. Dans quelle mesure la performance d'une pompe à chaleur est-elle impactée par l'absence d'entretien ? C'est à cette question que va répondre l'Association française des pompes à chaleur (Afpac), à la suite de demandes émanant de l'administration.
L'installation de pompes à chaleur a été dynamisée, en 2019, par le renforcement du coup de pouce chauffage de janvier. Et les aides dont disposera potentiellement l'équipement dans la future prime qui remplacera le crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) ont déçu les professionnels de la filière. Un nouvel élément vient de s'ajouter à cette actualité déjà chargée : l'État, via la direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), a demandé à l'Association française de la pompe à chaleur (Afpac) de lui communiquer des éléments sur la performance des Pac lorsqu'elles ne sont pas entretenues. L'association a donc lancé une étude sur l'opportunité de la maintenance de ces équipements.
Une Pac mal entretenue peut augmenter la facture d'électricité
Ce travail, qui sera mené auprès du lycée professionnel La Martinière de Lyon, tombe à point nommé, au moment où certains acteurs du secteur estiment qu'installer une Pac sans rendre obligatoire son entretien dans le temps - ou sans proposer d'aide financière aux ménages précaires pour le financer - n'est pas rentable énergétiquement et économiquement. Ce que confirme par expérience à Batiactu Roland Bouquet, en charge de la commission maintenance de l'Afpac, qui pilotera l'étude en lien avec les demandes de l'État. "Nous voyons bien sur le terrain qu'une Pac mal entretenue peut se traduire par des notes d'électricité en hausse, mais nous ne disposons pour l'instant pas de chiffres pour l'attester", nous explique-t-il. "A la différence des chaudières où l'on sait que l'écart se situe à 10-15% de baisse de la performance de l'équipement."
Dans un premier temps, c'est une Pac "air-eau" destinée à la rénovation (11 kw) qui va être testée en mode normal et dégradé. Les trois principales dégradations identifiées sont les suivantes : évaporateur de l'unité extérieure partiellement obturé, débit réduit sur la boucle d'eau suite à un embouage de l'installation de chauffage central et/ou un filtre obturé et manque de fluide frigorigène. "Les premiers résultats seront disponibles d'ici la fin de l'année", nous explique Roland Bouquet. "Quatre autres pompes à chaleur subiront les mêmes tests à partir de janvier 2020."
Quelles conclusions les pouvoirs publics tireront de cette étude ? Difficile à dire pour le moment, mais deux pistes sont à envisager : rendre la maintenance des Pac obligatoires après une installation via le dispositif CEE-prime unifiée, et/ou envisager un soutien financier pour les ménages les plus modestes pour financer cette maintenance. Un geste qui paraîtrait logique dans la mesure où les restes à charge ne semblent pas tendre vers zéro dans le projet gouvernemental.