L'entreprise a lancé jeudi son introduction en Bourse auprès des investisseurs institutionnels, des particuliers et des salariés du groupe, pour une première cotation à Paris prévue le 8 juillet.

Lors d'une conférence de presse jeudi, le Pdg de Gaz de France Jean-François Cirelli a déclaré que l'entreprise -devenue société anonyme en août 2004- a franchi une étape «historique» de son devenir en ouvrant son capital, l'ambition affichée étant de devenir un des leaders européens de l'énergie.

Le ministère de l'Economie et des Finances a annoncé jeudi la cession d'au maximum 121,3 millions d'actions et la création d'un maximum de 80,9 millions d'actions nouvelles. A l'issue de l'offre, l'Etat détiendra environ 81,9% des actions de GDF, et 79,5% en cas d'exercice intégral d'une option de sur-allocation. Interrogé sur la valorisation de l'entreprise, source de chiffres divergents selon les analystes, le directeur financier Philippe Jeunet a cité une fourchette comprise entre 20 et 23,4 milliards d'euros, après introduction en Bourse et sans l'exercice de l'option de sur-allocation.

L'ouverture du capital comprend plusieurs offres en fonction du public auquel elle s'adresse. Sont prévues une offre à prix ouvert auprès des particuliers en France à un prix compris entre 20,50 euros et 23,80 euros l'action, un placement global garanti auprès d'investisseurs institutionnels en France et à l'étranger à un prix compris entre 20,7 ? et 24 ?, et une offre réservée aux salariés à un prix compris entre 16,40 ? et 19,04 ?. Les prix des actions offertes dans le cadre de ces trois offres seront fixés le 7 juillet, après la clôture des trois offres différentes prévue le 6 juillet. Le début des échanges à la Bourse de Paris devrait intervenir le 8 juillet.

M. Cirelli a fait valoir les «trois atouts» du groupe qui devraient faire mouche auprès des futurs actionnaires: GDF est présent sur l'ensemble de la chaîne gazière (exploration, production, stockage, transport, distribution), il a une base de clientèle de 12,5 millions et se situe au troisième rang européen des acheteurs de gaz naturel, et ses actifs sont solides (opérateur du 1er réseau de transport de gaz naturel, du 2ème réseau de distribution et en infrastructures de stockage, 2ème exploitant de terminaux de regazéification). Sur le plan financier, le Pdg a mis en avant la structure saine du groupe. Grâce aux activités régulées du groupe - qui dépendent de l'Etat et non du marché - GDF dispose de «revenus récurrents et prévisibles». M. Cirelli a répété son objectif de doubler les dividendes sur 2007-2008 par rapport aux dividendes versés en 2004. Le groupe vise aussi pour 2005 un bénéfice supérieur à 1,5 milliard d'euros (en nouvelles normes comptables.

L'an dernier, Gaz de France a franchi pour la première fois la barre du milliard d'euros de bénéfices, à 1,046 milliards d'euros. Le groupe a aussi fait état de ses perspectives d'avenir, dans un marché européen où la demande de gaz naturel croît de 1,8% par an. Pour faire face à la concurrence des grands groupes énergétiques européens, 10 milliards d'euros sur trois ans ont déjà été alloués à des projets d'investissement, notamment dans l'exploration-production. Le groupe, qui veut pouvoir proposer à ses clients une offre mixte gaz-électricité, «regarde quelques projets d'électricité en Italie et en Grande-Bretagne», a indiqué sans plus de détails le Pdg.

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