Selon le syndicat espagnol des grandes entreprises de la construction (SEOPAN), le nombre de logements mis en chantier en 2003 s'est élevé à 636.300, soit trois fois plus qu'il y a dix ans, et le secteur de la construction représente 17,7% de la richesse nationale.

La production dans le secteur de la construction en Espagne, le plus dynamique de l'économie, a généré 131,30 milliards d'euros en 2003, en hausse de 3,9% sur 2002, année durant laquelle elle avait augmenté de 4,6%, a indiquéle président de SEOPAN, Enrique Aldama, lors d'une conférence de presse à Madrid.
Au cours des dix dernières années, la production dans le secteur de la construction a progressé de 53%, alors que le produit intérieur brut (PIB) a cru pendant la même période de 33,4%, a-t-il précisé. En 1994, ce secteur pesait 14,2% dans la richesse nationale et 17,7% à la fin de l'an passé, selon SEOPAN.
La construction "a été déterminante dans l'évolution positive de l'économie" espagnole dont le taux de croissance s'est établi en 2003 à 2,4% par rapport à 2002, a insisté M. Aldama.

La construction emploie actuellement 1,98 million de personnes, soit 11,9% de la population active, après la création de 83.000 emplois dans ce secteur l'an passé, d'après des chiffres fournis par le patronat. L'Espagne reste le cinquième marché pour la construction dans l'Union européenne (UE), derrière l'Allemagne, la France, le Royaume Uni et l'Italie.

M. Aldama a voulu relativiser la flambée des prix de l'immobilier en Espagne, en affirmant que le prix du logement dans le pays était de 17% inférieur à celui des principaux pays européens.
En 2003, le secteur privé a contribué à hauteur de 78% à l'activité dans le secteur de la construction (+3% sur 2002), le reste étant le fait des administrations publiques (+7%).
M. Aldama a demandé au prochain gouvernement socialiste de "ne pas intervenir" sur le marché libre du logement et de ne pas freiner le programme des grands projets d'infrastructures publiques.

Le futur gouvernement socialiste a déjà fait savoir que l'accès au logement, l'un des casse-tête des Espagnols, serait l'une de ses priorités absolues avec la création d'un ministère du Logement, le premier spécifiquement consacré à cette question depuis le retour de la démocratie dans le pays en 1975.

Le futur chef de l'exécutif, José Luis Zapatero, a assuré qu'un "plan de choc" pour faciliter l'accès au logement serait approuvé lors du premier conseil des ministres qu'il présiderait.

Le prix moyen des logements neufs en Espagne a bondi de 120% depuis la fin 1996 et certains, comme Miguel Sebastian, chargé de la coordination du programme économique des socialistes, estime qu'il "existe une bulle immobilière".

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