JUSTICE. C'est une possible escroquerie qui visait en priorité des personnes âgées. Dix-sept personnes sont jugées au tribunal correctionnel de Limoges pour suspicion d'arnaques aux travaux de rénovation énergétique.
Une possible escroquerie aux travaux de rénovation énergétique, ayant fait près de deux-cents victimes au sein de sept départements : c'est l'affaire qui est jugée à partir de ce 13 novembre 2023 au tribunal correctionnel de Limoges. Le préjudice potentiel est estimé à 2 millions d'euros. Dix-sept personnes comparaissent pour escroquerie en bande organisée, abus de faiblesse et pratiques commerciales trompeuses et agressives, nous apprend l'Agence France presse (AFP). Ils étaient impliqués dans l'activité de la société BPDA rénovation, suspectée d'avoir forcé des particuliers, souvent des personnes âgées, à signer des contrats entre octobre 2018 et janvier 2023. "Les escrocs présumés montraient patte blanche avec carte professionnelle et garantie décennale, et présentaient les travaux comme nécessaires en raison de 'nouvelles normes' pour l'habitat, alors qu'ils ne l'étaient pas forcément", détaille l'agence.
Problèmes "fictifs"
Les entrepreneurs pourraient avoir été jusqu'à signaler aux ménages des "problèmes fictifs", voire dégrader volontairement l'habitation afin de facturer des travaux supplémentaires. "Certains travaux réalisés étaient nécessaires, et n'ont jamais fait l'objet de critiques ou de plaintes", pose toutefois Me Anthony Zborala, avocat des deux principaux prévenus, la représentante légale de la société et son directeur commercial. Par ailleurs, il insiste sur le fait que le montant des travaux incriminés "n'est pas allé dans la poche des prévenus. Il y avait une vingtaine de salariés à payer, le matériel pour le chantier, les voitures (...) L'argent a servi surtout pour le fonctionnement de la société". Le procès se déroulera jusqu'au 22 novembre. L'association de consommateurs UFC-Que Choisir s'est constituée partie civile.