Si la plupart des entreprises se disent favorables pour tendre vers des pratiques plus douces pour l'environnement, il n'est pas toujours facile de passer à la pratique, notamment à cause du prix des équipements écologiques qui reste élevés. C'est ce qu'indique une étude réalisée par Regus, fournisseur de solutions innovantes d'espaces de travail. Détails.
Les entreprises sont prêtes à investir dans le développement durable… à condition que cela ne leur coûte pas plus cher. C'est ce qui ressort de l'étude menée par Regus, spécialiste des solutions innovantes d'espaces de travail. A l'heure actuelle, seules 40% des entreprises ont investi dans des équipements à faible émissions de gaz à effet de serre. Elles sont 46% à se déclarer favorables à l'investissement dans des équipements à faibles impacts sur l'environnement, mais seulement si leurs coûts d'exploitation sont inférieurs ou identiques à ceux des équipements traditionnels.
Un poids trop lourd pour les PME
La Chine et l'Inde, où l'industrie est très importante, comptent parmi les cinq premiers pays qui, dans le monde, mesurent leur consommation d'énergie : en effet, plus de la moitié des entreprises ont entrepris cette démarche dans ces deux pays. La France, avec 59% des sociétés mesurant leur consommation, se place en deuxième position derrière le Benelux. Cependant, 77% des sociétés françaises indiquent qu'elles aimeraient voir plus d'incitations fiscales afin de s'équiper plus rapidement : la moitié des entreprises pointe du doigt les coûts d'exploitation qu'induit une stratégie environnementale.
L'étude note également que «les PME ont plus de difficultés à choisir des éco-équipements compte-tenu des coûts, leurs équilibres à court terme étant prioritaires sur les investissements à long terme». Ainsi, 47% des PME françaises ont déjà investi dans de tels équipements, alors que la proportion monte à 58% dans la catégorie des grandes entreprises. «Les objectifs ambitieux du Grenelle II, qui prévoyaient de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 et de créer 600.000 emplois, n'ont apparemment pas tenu compte de la réalité des difficultés des plus petites entreprises à investir dans des équipements écologiques», analyse l'étude.
Prendre en compte l'organisation
«Si les gouvernements sont sérieux sur leurs objectifs de réduction d'émissions d'ici à 2050, ils doivent faciliter les changements en mettant en place de réelles incitations», estime Olivier de Lavalette, directeur général de Regus pour la région Europe du sud. «Pour l'instant, les équipements à faible empreinte carbone sont disponibles à des prix élevés. En favorisant l'adoption de ces équipements, [les incitations fiscales] permettraient de créer un marché de masse où les prix pourraient baisser». Il rappelle en outre que «les investissements environnementaux ne sont pas limités seulement aux équipements, ils doivent également financer les initiatives efficaces et quantifiables comme par exemple la réduction des bureaux sous-occupés». En effet, des analyses prédisent à 38% la proportion d'espaces de travail inoccupés à un instant T «alors que ceux-ci sont chauffés, climatisés et éclairés», selon Olivier de Lavalette qui estime que la réduction du nombre de bureaux non-occupés devrait pouvoir être éligible aux incitations fiscales, au même titre que l'achat d'équipements soucieux de l'environnement.