NUCLÉAIRE. Nouveau coup dur pour le projet de centrale nucléaire 3ème génération du groupe EDF à Flamanville, en Normandie. L'énergéticien français a cette fois remarqué des écarts de qualité concernant des soudures du circuit secondaire principal.
Lancé en 2007, le chantier de la centrale à réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville fait une nouvelle fois l'objet d'inquiétudes. Le maître d'ouvrage, EDF annonce dans un communiqué de presse daté du 10 avril 2018 avoir détecté des "écarts de qualité sur 150 soudures du circuit secondaire principal". Ces dernières ont pourtant été déclarées conformes par le groupement des entreprises en charge de la fabrication du produit, mais c'est lors de la visite complète initiale, préalable à la mise en service, que la maîtrise d'ouvrage a repéré ces éléments compromettants.
La possibilité d'un nouveau retard et d'une nouvelle hausse du coût pas écartée
EDF déclare "procéder à des contrôles additionnels sur les 150 soudures concernées afin d'identifier précisément celles qui présentent des écarts de qualité". L'énergéticien précise également avoir "lancé une expertise pour analyser les causes et la nature de ces écarts". Il en sortira des propositions de correction qui seront soumises à l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).
Le 22 février 2018, EDF avait déjà fait part à l'ASN de "l'écart relatif à la bonne application des exigences "de haute qualité" d'une partie du circuit secondaire principal". La démarche d'instruction retenue par l'ASN déterminera si la mise en service sera de nouveau reportée et si le coût total du projet augmentera une nouvelle fois.
Un chantier déjà bien plus long que prévu
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En effet, ce n'est pas la première fois que le projet de centrale nucléaire "3ème génération" est retardé et que son coût gonfle. Pour rappel, la mise en service de l'EPR était initialement prévue pour 2012, pour un coût total de 3,3 Mds €. A ce jour, le coût de construction a triplé, atteignant les 10,5 Mds € pour une livraison fin 2018.
L'anomalie concernant les soudures s'ajoute aux nombreuses autres qu'a déjà connus le chantier. En cause, dès 2008, un défaut de certaines armatures en fer non conformes, un problème métallique sur les "consoles" en 2012, le mauvais montage d'une vanne en 2013, des soucis de livraison du fournisseur d'énergie, Areva, en 2014 et enfin une mauvaise composition de l'acier des cuves en 2015.