Le géant de l'énergie allemand E.On va fermer des centrales thermiques fonctionnant au charbon en France d'ici à 2015. Dans le même temps, il investira 220 M€ dans une centrale biomasse en Provence.
E.On effectue sa transition énergétique en passant du charbon - source d'énergie fossile, polluante et à la quantité limitée - à la biomasse, une ressource renouvelable. L'énergéticien allemand s'apprête en effet à convertir son unité « Provence 4 » située à Gardanne (Bouches-du-Rhône) qui produit de l'électricité à partir de charbon, en unité fonctionnant aux plaquettes de bois d'origine forestière et aux résidus végétaux. Une fois achevée, l'installation disposera d'une capacité installée de 150 MW, ce qui en fait un projet d'envergure, nécessitant un investissement de 220 millions d'euros. L'unité fournira de l'électricité (hors chauffage) à l'équivalent de 440.000 foyers. Elle permettra également d'éviter l'émission de 600.000 tonnes/an de CO2 dans l'atmosphère. Les travaux de conversion devraient démarrer après l'obtention des dernières autorisations administratives.
L'opération de conversion permettra donc de maintenir une activité industrielle sur place, alors que le groupe est engagé dans un vaste plan de fermetures d'usines. Présenté voilà un an, en octobre 2011, il prévoit l'arrêt de la production de plusieurs tranches, notamment celle de Hornaing (Nord) le 31 mars 2013, celle de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) le 31 mars 2014 et celles de Saint-Avold (Moselle) à l'horizon 2015. En tout, 215 postes seraient concernés : 86 emplois à Hornaing, 67 à « Lucy » (Montceau-les-Mines), 42 à « Emile Huchet » (Saint-Avold) et 20 à « Provence » (Gardanne). La société mettra en place des mesures de reclassement interne et externe, ainsi qu'un plan de départ volontaire : cessation anticipée d'activité, départs en retraite, accompagnement de nouveaux projets professionnels…
E.On dans l'Hexagone
Ainsi, à la fin de 2015, E.On disposera, en France, d'un parc thermique réduit à deux installations, la centrale de Provence avec une tranche au charbon (600 MW) et la nouvelle tranche biomasse (150 MW), et la centrale de Saint-Avold avec une tranche au charbon (600 MW) et deux tranches de cycle combiné au gaz (414 MW chacune). En 2011, la filiale française de l'énergéticien allemand employait 885 personnes et disposait d'une puissance installée de plus de 3 GW, ce qui en faisait le 3e producteur d'électricité en France. Cette production a atteint 5,6 TWh pour un chiffre d'affaires de 1,987 Mrd€. Outre les centrales thermiques et cycles combinés gaz, la société dispose de six parcs éoliens et de deux fermes solaires.