L'hiver est la période la plus propice à la fourniture d'énergie éolienne : pour preuve, le record de production a été battu ce vendredi 14 décembre, avec une puissance de plus de 5.700 MW, soit près de 8 % de la consommation nationale d'électricité.
Record battu ! Les éoliennes françaises ont tourné à plein ce vendredi 14 décembre, bien favorisées par le vent d'hiver qui soufflait fort sur une grande partie du territoire : elles ont fourni près de 8 % de la consommation nationale d'électricité. Selon les chiffres communiqués par RTE (Réseau de transport d'électricité), c'est à 15h30 qu'a été battu le record de production avec 5.758 MW provenant des turbines. Le précédent record, qui datait du mois de janvier 2012, était de 4.636 MW, soit 6 % de la consommation électrique française.
L'association France Energie Eolienne se félicite de ce résultat et rappelle que "(…) les éoliennes produisent plus en hiver au moment où la demande d'électricité est la plus forte". D'après les calculs de FEE, si la France développait encore d'avantage son parc installé, avec 40 GW d'éoliennes terrestres et 15 GW d'éoliennes offshore d'ici à 2030 (l'objectif de la feuille de route du Grenelle est de 25 GW tout éolien confondu en 2020 et 10 % de la part du mix énergétique), cette forme d'énergie renouvelable pourrait couvrir, à elle seule, jusqu'à 25 % de la demande future (elle-même en décroissance étant donné les programmes de réduction de la consommation). Le parc installé est aujourd'hui supérieur à 7 GW de puissance.
L'Europe et la France soutiennent les renouvelables
Cette annonce intervient peu de temps après celle du Conseil européen, qui tire des conclusions favorables sur les énergies renouvelables. Il a insisté, le 3 décembre dernier, sur "la nécessité de lever les barrières administratives, faciliter l'accès au crédit des renouvelables et développer les réseaux de façon appropriée". Nicolas Wolff, le président de la FEE, a donc interpellé Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie : "Le Conseil européen, dont vous faites partie, montre la voie, nous espérons que la France sera à la hauteur des engagements européens avant et après 2020". Le secteur de l'éolien français connaît en effet une forte décélération à cause de l'accumulation de contraintes administratives, des nouvelles modalités de raccordement au réseau et de l'incertitude pesant sur les tarifs d'achat.
La ministre a, lors de l'ouverture du Colloque national éolien, qui s'est tenu à Nantes les 13 et 14 décembre derniers, tenu à rappeler sa détermination à voir se développer le parc français à un rythme soutenu, à-même d'atteindre les objectifs nationaux. Elle a notamment indiqué que la proposition de loi Brottes, du nom du président de la commission des affaires économiques, et ses mesures d'urgence seraient adoptées "en tout début d'année 2013". Delphine Batho a également confirmé que l'Etat garantira les contrats d'achat existants et prendra les mesures nécessaires en cas d'annulation du tarif par le Conseil d'Etat, en attente d'une décision de la Cour européenne de justice. Du côté de l'industrie, la ministre a rappelé que le 2e appel d'offres éolien offshore serait lancé en début d'année, permettant de soutenir l'activité de la filière.