Selon une étude France Energie Eolienne, dans le cadre du scénario actuel, l'éolien fera baisser la facture d'électricité pour le consommateur à partir de 2025. Si ce résultat est optimiste, de nombreux freins persistent encore pour y parvenir.
Si parfois leur présence dérange certains, les éoliennes ont également leur fervent défenseur.
Avec la dernière étude de France Energie Eolienne, les partisans des énergies renouvelables devraient être satisfaits. "C'est la première fois qu'une étude montre les impacts bénéfiques de l'éolien du point de vue économique pour la collectivité. Le Grand Débat mené sur l'Energie doit désormais prendre en compte cet éclairage", note Nicolas Wolff, président de FEE.
En effet, selon cette enquête, dans le cadre du scénario actuel (50% de production d'énergie nucléaire à horizon 2025), l'éolien réduira la facture d'électricité pour le consommateur à partir de 2025. "L'énergie éolienne ne coûtant que 4 euros par foyer et par an en 2013*", souligne FEE.
Une baisse des prix de l'électricité ?
Selon l'étude, l'injection massive d'énergie éolienne sur le réseau fait baisser mécaniquement le prix de l'électricité : "En 2030, l'éolien pourra faire baisser le prix de l'électricité sur le marché jusqu'à 10%", précise la FEE. L'association met en avant aussi l'efficacité de l'éolien à gérer les pics de consommation notamment l'hiver : "D'ores et déjà, l'éolien produit au moment où la demande est maximale : courant décembre 2012 par exemple, l'éolien a couvert 8% de la consommation d'électricité", indique-t-elle. En outre, l'étude montre que les coûts d'infrastructure liés à l'éolien sont modérés, grâce au réseau de transport déjà existant. "En se basant sur le montant de 1 milliard d'euros d'investissement entre 2007 et 2020 avancé par RTE, le coût de développement du réseau pour accueillir l'éolien ne revient qu'à 1 euro/MWh éolien en 2020", souligne FEE. Enfin, l'enquête souligne que les réserves n'ont pas augmenté depuis l'installation de l'éolien sur le territoire. "En passant, en quelques années, de 0 à 7 GW de puissance installée, force est de constater que l'éolien n'a pas exigé de construction de centrales thermiques additionnelles pour faire face à sa variabilité", explique la FEE.
Reste encore des freins
Néanmoins, si les résultats de l'étude dressent un portait optimiste du marché des éoliennes, de nombreux freins persistent. En premier lieu, le nombre de mégawatts raccordés continue de baisser. Et les chiffres sont là puisque le raccordement est passé de 1.190 MW en 2010, à 928 MW en 2011, et maintenant à 757 MW en 2012. Des résultats en partie dus à la lenteur administrative du montage des dossiers qui ne permet pas d'accélérer l'extension du parc, sans oublier que le raccordement au réseau EDF est souvent perçu comme compliqué et onéreux. Nul doute également que le lobby du nucléaire compte bien faire entendre sa voix. Enfin, reste les riverains dont certains se montrent réfractaires aux éoliennes, avançant les arguments de nuisances sonores et de dégradation paysagère. Malgré tout, les Français se montrent prêts à accueillir des turbines dans leur département (80 %) voire dans leur commune (68 %), selon le dernier baromètre Qualit'EnR et Ifop. Et 45 % sont prêts à tolérer des éoliennes dans le panorama de leur habitation. Alors qui saura se montrer le plus convaincant ?
*Coût de l'électricité sans chauffage et eau chaude