Les parcs de grandes éoliennes induiraient un réchauffement de l'atmosphère. C'est la conclusion d'une étude américaine, publiée dans la revue « Nature Climate Change », qui explique que les ailes des turbines brasseraient l'air et pourraient créer des microclimats à l'échelle locale. Ce qui ne changerait strictement rien au phénomène de réchauffement global de la planète.

Les éoliennes sont une fois de plus sous le feu des projecteurs. Elles sont soupçonnées de créer des microclimats dans leur sillage, en diminuant la vitesse du vent et en induisant un brassage vertical des couches d'air. Ce sont des chercheurs américains de l'université d'Illinois qui ont remarqué le phénomène sur la base d'observations satellitaires menées dans le centre-ouest du Texas, « l'Etat qui compte quatre des plus grandes fermes éoliennes du monde », précisent les auteurs de l'étude. En dix ans, la température au sol dans ces champs éoliens aurait augmenté de 0,72 °C, en particulier la nuit, alors qu'elle serait restée stable dans les terrains alentours. Pas de quoi réchauffer la planète toutefois.

 

L'explication tiendrait en deux points. Tout d'abord, les grandes ailes des turbines favoriseraient le mélange des couches d'air : en journée, par cette redistribution au niveau du sol, les températures seraient donc légèrement refroidies, tandis que la nuit, elles seraient légèrement supérieures. Ensuite, la vitesse moyenne du vent, après passage dans les éoliennes, serait diminuée. Cela conduirait à un déficit dans l'évapotranspiration des plantes locales, provocant également un échauffement.

 

Le nombre de turbines en cause
Ces résultats seraient en partie liés au nombre important d'éoliennes installées ces dix dernières années dans les zones étudiées : à peine plus de 100 en 2003, et près de 2.400 en 2011. Une stabilisation du nombre de turbines entraînera logiquement une stabilisation des températures observées. Mais des études complémentaires méritent d'être menées, notamment afin de mieux appréhender l'impact des fermes éoliennes sur les précipitations. Les gigantesques surfaces de serres maraîchères en Espagne provoqueraient déjà, en modifiant l'albédo du sol (sa capacité réfléchissante face au rayonnement solaire), un changement dans le processus de formation des nuages et donc du régime des précipitations.

 

En France, deuxième gisement potentiel en Europe, la puissance du parc éolien terrestre installée en 2012 est d'environ 6.800 MW (soit 4.000 turbines). Un chiffre à comparer à celui de la puissance installée aux Etats-Unis (47.000 MW) et dans le monde (237.000 MW). Les objectifs du Grenelle de l'Environnement prévoient l'installation, d'ici à 2020, de plus de 18.000 MW de puissance éolienne supplémentaire. De quoi échauffer les esprits de certains opposants, plus que l'atmosphère terrestre.

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