ENERGIE. Un cinquième projet d'éolien en mer devrait voir le jour en Normandie d'ici 2031 et pourrait alimenter en électricité un million de ménages français. Pendant ce temps, en Méditerranée, une concertation publique a reporté l'installation d'éoliennes flottantes.

Un cinquième projet de parc éolien en mer au large de la Normandie est discuté en ce moment dans la région. Une concertation publique s'est, en effet, ouverte sur ce projet intitulé Centre-Manche 2, a déclaré l'Etat le 4 janvier 2022. Le projet, qui devrait s'étendre sur 220 à 250 km², devrait être équipé de 75 à 125 éoliennes pouvant atteindre 1,5 GW environ. Une puissance capable d'alimenter un million de foyers par an, indique le dossier de concertation, disponible sur le site Éoliennes en mer.

 

 

La concertation aura lieu jusqu'au 7 mars et devrait reprendre entre le 25 avril et le 16 mai. Au total, dix réunions publiques seront organisées et encadrées par la Commission nationale du débat public (CNDP). Un bilan établi par des garants, dans un délai d'un mois après la dernière réunion, sera rendu public. Le ministère de la Transition écologique et RTE auront ensuite la charge, dans les deux mois après le bilan au plus tard, de publier les enseignements tirés de la concertation.

 

Une mise en service prévue pour 2031

 

Les éoliennes "seront posées sur le fond marin et non flottantes, car la profondeur des fonds marins est faible", selon les autorités. Le parc devrait être mis en service à l'horizon 2031. Il sera situé à environ 45 kilomètres des côtes, à "équidistance des départements de la Manche, du Calvados et de la Seine-Maritime", a précisé à l'AFP Damien Levallois directeur du projet à la direction de l'environnement de Normandie. Ce projet se situe à l'est du projet centre Manche 1, d'une puissance d'environ 1 GW. "Potentiellement les deux parcs se toucheront", a estimé le directeur du projet. Le coût de cette opération est évalué à 4 voire 5 milliards d'euros.

 

L'industriel qui sera en charge du projet Centre-Manche 1 devrait être sélectionné fin 2022 pour une mise en service à l'horizon 2027, toujours selon Damien Levallois. Un débat public avait été tenu entre 2019 et 2020 pour ce projet de 500 km² situé a minima à 32 km des côtes. Les autres projets de parcs éoliens sur les côtes normandes sont situés au large de Courseulles, Fécamp et Dieppe/Le Tréport, à une distance de 10 à 20 km du littoral. Leur mise en service est prévue à l'horizon 2023. Ils ont tous "pour objectif de répondre au besoin croissant d'électricité décarbonée, afin de diminuer la part des énergies fossiles sur lesquelles reposent encore les deux tiers de notre consommation énergétique", estime l'Etat, qui indique que la France en compte une bonne quinzaine.

 

En Méditerranée, la demande pressante d'un report des projets d'éoliennes flottantes

 

Plus au sud, le débat public sur l'installation d'éoliennes flottantes en Méditerranée a suscité beaucoup de réactions. De nombreux participants ont ainsi demandé le report des projets. Beaucoup souhaitent aussi qu'une meilleure étude des effets sur l'environnement soit menée, montre un compte-rendu publié vendredi par les organisateurs du débat, qui s'était conclu fin octobre. La concertation avait réuni entre le 12 juillet et le 31 octobre des "milliers de personnes, de toutes catégories et de tous âges", a détaillé la Commission particulière du débat (CPDP), qui a affirmé que les participants ont demandé un "plan d'actions clair et financé pour inciter à la sobriété énergétique".

 

 

L'Etat prévoit d'attribuer deux premiers parcs d'éoliennes flottantes en Méditerranée dès 2022 mais de nombreux participants au débat ont demandé le report de cette date pour profiter du retour d'expérience de trois parcs pilotes d'éoliennes attendus en 2022-23 au large de Gruissan et Leucate (Aude) et de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône). Le compte-rendu indique qu'"il a été demandé avec insistance de revenir au calendrier initialement prévu par l'État, à savoir construire d'abord les fermes pilotes et mener les programmes de recherche scientifique" afin de "prendre la meilleure décision à l'issue de ces travaux".

 

Sans surprise, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a défendu le calendrier gouvernemental en affirmant que les énergies renouvelables sont créatrices d'emploi et de filières en France. De leur côté, défenseurs de l'environnement, pêcheurs, scientifiques, élus locaux ou plaisanciers se sont prononcés pour un report.

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