Malgré un rythme de croissance en légère progression depuis 2014, le nombre d'installations d'éoliennes reste en-deçà de la trajectoire requise pour atteindre les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l'énergie. Pour France Energie Eolienne, le franchissement d'un palier est nécessaire. Détails.
L'énergie éolienne est sur une tendance positive en France, dans la lignée des années 2014 et 2015. Le nombre d'installations continue de croître, pour atteindre les 568,2 MW sur les six premiers mois de 2016 (+8,6 % par rapport à 2015). France Energie Eolienne (FEE) souligne : "Ce début d'année met en exergue une stabilité sur rythme d'environ 1.000 MW par an". Une bonne moyenne qui reste cependant inférieure à ce qu'elle devrait être : "Pour atteindre les 15 GW prévus à l'horizon de 2018, ou les 24 GW de 2023, ce sont 1,5 GW qui doivent être raccordés chaque année à partir de 2016", soulignent les professionnels de la filière.
Olivier Perot, le président de FEE, déclare : "La croissance du parc sur les trois dernières années, ainsi que les retombées qui en découlent - 12.520 emplois locaux - sont les preuves, s'il en faut, qu'il est possible aujourd'hui de concilier transition énergétique et croissance économique". Rappelons que l'Ademe a estimé qu'un déploiement massif des énergies renouvelables (dont l'éolien serait l'une des deux principales avec le photovoltaïque), permettrait de créer près d'un million d'emplois d'ici à 2050.
Toujours un besoin de simplification et de réduction des délais
Pour tenter de franchir le palier qui semble atteint à 1 GW de puissance supplémentaire par an, les professionnels se mobilisent : "(…) il est nécessaire d'accompagner en simplifiant les processus administratifs et en stabilisant le cadre réglementaire de l'éolien. La France détient le 2e gisement de vent, après le Royaume-Uni. Il faut aujourd'hui soutenir le développement de ce potentiel, pour faire de notre pays un champion des EnR", fait valoir Olivier Perot. Pour accélérer le mouvement, l'association formule plusieurs souhaits, dont le raccourcissement des délais de raccordement, une meilleure concertation sur les contraintes spatiales (notamment avec le ministère de la Défense), l'adoption d'une autorisation unique pour les éoliennes et l'accélération du traitement des recours contre les projets.
Les machines installées puis raccordées au réseau électrique national au cours des six premiers mois de l'année, provenaient de cinq constructeurs différents. Deux d'entre deux se partagent plus de 70 % du marché français : l'allemand Enercon (37 %) et le danois Vestas (34 %). Suivent deux autres fabricants, également allemands, Nordex (14,5 %) et Senvion (12,5 %). Enfin, la firme espagnole Gamesa n'a représenté que 2 % de ces installations.