En 2011, le parc éolien français a subi de plein fouet les conséquences de nombreux facteurs : crise, difficulté de raccordements, contentieux... Résultat : il a progressé de 875 MW alors qu'en 2010, il avait augmenté de 1200 MW. Dans ce contexte, le SER fait plusieurs propositions. Découvrez lesquelles.
En 2011, le parc éolien, avec 6640 MW raccordés, a couvert 2,5% de notre consommation électrique. Un pourcentage relativement faible qui peut toutefois être relevé à certaines périodes.
Actuellement, le parc éolien peut fournir en moyenne 4 % de nos besoins en électricité, notamment en atteignant des puissances de production de plus de 4000 MW, comme cela a été le cas jeudi dernier.
Malgré ce dernier constat, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) indique que l'éolien français a connu une année 2011 difficile. En effet, le parc a progressé de 875 MW contre 1200 MW en 2010, soit un recul de 30% des MW annuellement raccordés.
Pour expliquer cette contre-performance, le Syndicat des énergies renouvelables avance plusieurs facteurs : la difficulté de raccordements due au manque de capacité d'accueil des réseaux électriques, la conjoncture économique et les recours.
Des recours en masse
Sur ce dernier point, le Ser regrette la démultiplication des recours contre les parcs et contre les décisions de création de ZDE (Zones de Développement de l'Eolien) qui s'établissent aujourd'hui à 42 % contre 35 % en 2009. «Dans plus de 75 % des cas, l'annulation du projet ou de la ZDE est refusée par le Tribunal administratif. Néanmoins, ces contentieux abusifs retardent de plusieurs années le démarrage des chantiers», explique le Ser. Celui-ci alerte également sur les nouvelles dispositions de la loi Grenelle 2, parmi lesquelles la soumission des éoliennes à la procédure ICPE (installations classées pour la protection de l'environnement), l'obligation de réaliser des parcs de 5 éoliennes minimum et le ralentissement de la délivrance de nouvelles ZDE, qui ne devrait pas faciliter la reprise en 2012. Pour redynamiser le secteur, le Ser à travers son président Jean-Louis Bal et Nicolas WOLFF, Président de FEE, la branche éolienne du SER, demandent «la suppression de la règle des cinq éoliennes minimum et celle des ZDE, une fois les schémas régionaux éoliens adoptés.»
L'énergie éolienne a représenté 5 % de la production d'énergie primaire renouvelable dans l'Union européenne en 2010. Le parc installé générait 84,3 GW à la fin de l'année 2010, dont 3,05 GW pour l'éolien offshore. Le marché européen a été marqué par un ralentissement, alors que le marché asiatique montrait une croissance soutenue en concentrant plus de la moitié de la demande mondiale. Selon les estimations d'EurObserv'ER, le marché de l'UE serait ainsi de l'ordre de 9,3 GW en 2010, contre 10 GW en 2009. La concrétisation de nouveaux projets, et la montée en puissance de marchés en Europe de l'Est ont permis de maintenir l'activité du secteur, en compensant la perte de vitesse des marchés historiques (Espagne, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni). En effet, les acteurs de ces pays ont peiné à trouver de nouveaux financements.