Le gouvernement écossais a autorisé l'implantation d'un premier parc éolien flottant de cinq machines, au large de Peterhead, à l'extrémité Est de la région. C'est le groupe pétrolier norvégien Statoil qui le développera pour un investissement de 215 millions d'euros. Détails.
"Statoil est fier de développer le premier parc éolien flottant du monde", déclare Irène Rummelhoff, une dirigeante du groupe pétrolier norvégien, en charge des énergies renouvelables. Contre un investissement de 215 M€, Statoil prévoit d'installer cinq turbines Hywind de forte puissance (6 MW chacune) au large des côtes de l'Aberdeenshire, dans l'Est de l'Ecosse. "Ce projet doit démontrer la faisabilité de l'implantation de multiples turbines flottantes dans une région aux conditions venteuses optimales", explique le groupe norvégien. "L'éolien flottant représente une source nouvelle et significative d'énergie renouvelable qui complétera un éventail déjà large, et en expansion, de projets d'énergie alternative en Ecosse", ajoute-t-il. Le parc devrait entrer en service dès 2017 et pourrait alimenter l'équivalent de 19.000 foyers, soit la population exacte de Peterhead, le port le plus proche.
Les éoliennes flottantes sont installées sur des structures non permanentes, qui flottent à la surface de la mer, et qui sont simplement ancrées par des filins au fond océanique. Elles peuvent ainsi se passer de coûteuses fondations et sont susceptibles d'être installées plus loin des côtes que les éoliennes offshores classiques. Leur acceptabilité est donc meilleure tandis que leur implantation et leur maintenance sont moins complexes, puisque remorquables jusqu'à un port. Leur rendement serait également meilleur, le régime des vents étant plus soutenu au large que près des côtes.
La France dans la course
En France, le ministère de l'Ecologie a identifié quatre zones propices à l'installation de fermes éoliennes flottantes, au large du Morbihan, des Bouches-du-Rhône et de l'Aude. Un appel à projets a été lancé par l'Ademe, afin d'accompagner la réalisation en mer de ces premières implantations. S'inscrivant dans le cadre du programme "Démonstrateurs pour la transition écologique et énergétique" des Investissements d'avenir, l'appel à projets est ouvert jusqu'au mois d'avril 2016. Outre la localisation, imposée dans l'une des quatre zones choisies, la ferme devra comprendre entre trois et six machines, de puissance unitaire du même ordre que celle prévue pour de futurs projets commerciaux (soit 5 MW minimum), "sauf à démontrer qu'une puissance unitaire moindre (…) reste pertinente pour de futurs projets commerciaux". Elles seront obligatoirement raccordées au réseau public d'électricité.
Plusieurs industriels français sont en train de développer des solutions, comme Idéol, qui planche sur des fondations béton flottantes ("Floatgen") et qui a signé un partenariat avec le japonais Hitachi Zosen prévoyant la livraison de deux démonstrateurs. Une troisième machine, équipée cette fois par l'espagnol Gamesa d'une turbine de 2 MW, doit être installées au large du Croisic (Loire-Atlantique) à la fin de 2015. De son côté, le groupe de construction navale DCNS a signé avec la région Bretagne un accord prévoyant l'implantation d'une première ferme pilote d'éoliennes flottantes au large de l'île de Groix, qui devrait être opérationnelle entre 2018 et 2019. Il a signé un accord, en octobre 2014, avec Alstom, pour développer une version flottante de l'Haliade de 6 MW ("Seareed"). En Méditerranée, le projet "Vertiwind" enfin, a pour objectif de développer des machines à axe vertical, d'une puissance de 2 MW, qui seront installée au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône (site d'essai Mistral). Mais, pour l'heure, aucune éolienne flottante - ni même offshore classique - n'est opérationnelle au large des côtes françaises, du fait de blocages administratifs.