RENOUVELABLES. Les filières éolienne et solaire ont fourni 12% de la production électrique mondiale l'année dernière, un niveau record selon un groupe de réflexion consacré à l'énergie. Le charbon reste toutefois prédominant à l'échelle planétaire.

Les renouvelables progressent mais restent dans l'ombre du charbon. C'est ce qui ressort du 4e rapport "Global Electricity Review" du groupe de réflexion Ember, spécialisé dans l'énergie, et qui a été relayé par l'Agence France Presse.

 

 

D'après le document, qui se fonde sur des données ouvertes du secteur de l'électricité de 78 pays pesant 93% de la demande électrique mondiale, les filières éolienne et solaire ont fourni 12% de la production électrique à l'échelle planétaire l'année dernière, ce qui constitue un niveau record. La crise énergétique engendrée par le conflit russo-ukrainien - avec la fermeture progressive des gazoducs opérés par Moscou et la flambée des prix sur les marchés internationaux - a amené un certain nombre de pays à revoir leur copie en matière d'approvisionnement énergétique.

 

Ce qui s'est souvent traduit par une accélération dans le développement de leurs capacités d'énergies renouvelables. Combinées ensemble, "toutes les sources d'électricité propres (renouvelables et nucléaire, NDLR) ont atteint 39% de l'électricité mondiale, un nouveau record", soulignent les auteurs d'Ember, cités par l'AFP.

 

Le reste de la production a été couvert "par les énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon)". Les parcs d'aérogénérateurs et centrales solaires se sont donc distingués en atteignant "un record de 12% de l'électricité mondiale", contre 5% en 2015. Une soixantaine de pays tirent de ces deux filières d'ENR plus de 10% de leur électricité. L'Union européenne est en tête, avec 22% de son électricité d'origine renouvelable, et une croissance de 24% de ses capacités solaires entre 2021 et 2022.

 

Nouveau record des émissions de CO2

 

La demande d'électricité continuant cependant de progresser, le recours au charbon a toutefois augmenté de 1,1% dans le même laps de temps. "Malgré ces progrès, le charbon est resté la plus grande source d'électricité au monde, produisant 36% de l'électricité mondiale en 2022", précise le rapport. Ce recours persistant au gaz et au charbon pour répondre à la demande d'électricité a pour conséquence de faire "grimper les émissions (de gaz à effet de serre) à un nouveau record" de 12 milliards de tonnes d'équivalent CO2 en 2022, ce qui correspond à une hausse de 1,3%.

 

 

L'année dernière pourrait néanmoins avoir été celle du "pic des émissions liées au secteur électrique et la dernière année de croissance de l'énergie fossile" dans ce même secteur. En 2023, les auteurs d'Ember pronostiquent "une faible baisse de la production fossile (-0,3%), avec des baisses plus importantes les années suivantes à mesure que le déploiement éolien et solaire s'accélèrera".

 

En France, les pouvoirs publics comme les professionnels des filières d'ENR misent sur la récente promulgation de la loi d'accélération des renouvelables pour passer à la vitesse supérieure. Si le photovoltaïque a enregistré des résultats historiquement élevés dans l'Hexagone en 2022, l'éolien s'est quant à lui essoufflé, tandis que les gaz renouvelables ont creusé leur sillon.

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