La société WPD Offshore, membre du consortium malheureux lors de l'attribution du 2e appel d'offres éolien marin, annonce avoir déposé un recours auprès du ministère de l'Ecologie. Elle demande un réexamen des dossiers en contestant la faisabilité technique de l'offre concurrente, déclarée vainqueur au mois de mai 2014.
"Nous souhaitons avoir un entretien avec la ministre pour avoir des explications, notamment sur l'évaluation de la Commission de régulation de l'énergie", déclare Vincent Balès, le directeur général de WPD Offshore France. Sa société, filiale d'un groupe allemand, s'élève donc une nouvelle fois contre l'attribution, le 7 mai 2014, du parc éolien des îles d'Yeu et de Noirmoutier à un consortium concurrent, emmené par GDF-Suez et Areva. Elle avait déjà déposé un premier recours auprès du tribunal administratif, le 15 mai, qui avait été rejeté sur la forme.
L'entreprise, qui faisait équipe avec EDF et Alstom dans le cadre de ce deuxième appel d'offres éolien offshore, annonce donc avoir déposé, le 1er août dernier, un second recours cette fois auprès du ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie. Le dirigeant de WPD Offshore, qui souhaite que les procédures d'appels d'offres évoluent vers un "dialogue compétitif", admet n'avoir encore, pour l'heure, reçu aucune réponse de Ségolène Royal ou de son cabinet.
Sous-évaluation significative du coût global
Sur le fond, WPD Offshore s'interroge sur les conditions d'attribution du lot n° 2. "En effet, après étude des éléments rendus publics lors de la phase d'instruction des offres, WPD conteste la fiabilité technique et économique de celle du consortium concurrent", détaille un communiqué. La société "fait état de fragilités importantes sur l'évaluation de neuf des seize critères de l'appel d'offres, de nature à modifier la notation et donc la désignation du lauréat". Elle cite plusieurs exemples dont celui du choix des fondations, un critère déterminant dans l'élaboration d'un projet offshore : "WPD et ses partenaires sont les seuls à avoir effectué des forages géotechniques sur le site, étude nécessaire pour déterminer les caractéristiques des sous-sols marins en profondeur, contrairement au consortium concurrent qui n'a réalisé aucun forage. Leur choix de fondation ancrée (contrairement à notre choix de fondation posée) est incompatible avec le site et entraîne une sous-évaluation très significative du coût global du projet".Le ministère de l'Ecologie doit répondre au recours avant le 1er octobre prochain, date qui coïncide avec la présentation du projet de loi sur la transition énergétique devant l'Assemblée nationale par Ségolène Royal. Il n'est donc pas certain qu'une réévaluation des offres à la lumière de ces nouveaux éléments soit envisageable.