L'architecte japonais Kengo Kuma sera en conférence au Palais de Chaillot le lundi 31 janvier 2005 à 18 heures. A noter que l'entretien du 28 février avec Patrick Berger a été annulé.
Né en 1954 à Kanagawa (Japon), après des études au Japon et aux Etats-Unis, Kengo Kuma a ouvert sa propre agence à Tokyo en 1990. «Je veux effacer l'architecture, c'est ce que j?ai toujours voulu faire et il est improbable que je change d'avis», affirme-t-il. Effacer l'architecture, la rendre transparente à elle-même, empêcher tout objet d'apparaître est une problématique récurrente dans son oeuvre déjà abondante et multiple.
Entre 1986 et 1991, Kuma explore, dans ses réalisations, le collage, la superposition brutale, le choc des styles. Cette architecture du chaos, il entend la dissoudre dans le chaos même de la ville japonaise en pleine mutation. L'immeuble M2 (1989-91) empruntant les accents ironiques du post-modernisme, en est une tentative exacerbée. Dans son projet pour l'observatoire de Kiro-San (1994), Kuma a mis à l'oeuvre une nouvelle voie. Creusé dans le terrain, le bâti se fait ici invisible, comme si l'architecture voulait s'étendre à la montagne entière et au paysage qui s'offre aux regards.
Il en est de même dans le Kikatami Canal Museum (1994) où l'architecture fonctionne comme un noeud, un pont qui résout les discontinuités du paysage naturel et artificiel, véritable objet du projet. Les nouveaux outils de l'architecte que sont les technologies numériques constituent pour Kuma un nouveau champ d'exploration visant à l'effacement de l'architecture. Coupée de toute origine, la forme se trouve réduite à une combinatoire de données, manipulables et transformables à l'infini. Ce processus de digitalisation offre de multiples opportunités à l'architecture libérée de l'emprise de l'oeil, elle s'ouvre à des logiques plus temporelles que spatiales. Les distinctions entre bâti et non bâti, intérieur et extérieur, forme et fond, finissent par s'effacer. Dans la série de projets intitulés Digital Gardening, Kuma exploite ces nouvelles conditions. Il n'intervient plus sur des objets mais sur des paysages ; l'enjeu est de rétablir l'unité d'un monde en morceaux ; l'architecture ne se limite plus à l'objet isolé mais s'applique continûment à tout l'environnement, une ultime manière de l'effacer.
Parmi ses récents projets, certains comme, la Plastic House à Tokyo, la Maison de Bambou au pied de la muraille de Chine et le siège et les boutiques Louis Vuitton-Moët et Hennessy de Tokyo, ont été largement publiés. Trois bâtiments publics sont actuellement en cours de réalisation, le Nagasaki Prefectural Art Museum, et à Tokyo le Food and Agriculture Museum et le Nezu Institute of Fine Arts.
Palais de Chaillot, Auditorium de la Cinémathèque française
7, avenue Albert-de-Mun 75016 Paris
Entre 1986 et 1991, Kuma explore, dans ses réalisations, le collage, la superposition brutale, le choc des styles. Cette architecture du chaos, il entend la dissoudre dans le chaos même de la ville japonaise en pleine mutation. L'immeuble M2 (1989-91) empruntant les accents ironiques du post-modernisme, en est une tentative exacerbée. Dans son projet pour l'observatoire de Kiro-San (1994), Kuma a mis à l'oeuvre une nouvelle voie. Creusé dans le terrain, le bâti se fait ici invisible, comme si l'architecture voulait s'étendre à la montagne entière et au paysage qui s'offre aux regards.
Il en est de même dans le Kikatami Canal Museum (1994) où l'architecture fonctionne comme un noeud, un pont qui résout les discontinuités du paysage naturel et artificiel, véritable objet du projet. Les nouveaux outils de l'architecte que sont les technologies numériques constituent pour Kuma un nouveau champ d'exploration visant à l'effacement de l'architecture. Coupée de toute origine, la forme se trouve réduite à une combinatoire de données, manipulables et transformables à l'infini. Ce processus de digitalisation offre de multiples opportunités à l'architecture libérée de l'emprise de l'oeil, elle s'ouvre à des logiques plus temporelles que spatiales. Les distinctions entre bâti et non bâti, intérieur et extérieur, forme et fond, finissent par s'effacer. Dans la série de projets intitulés Digital Gardening, Kuma exploite ces nouvelles conditions. Il n'intervient plus sur des objets mais sur des paysages ; l'enjeu est de rétablir l'unité d'un monde en morceaux ; l'architecture ne se limite plus à l'objet isolé mais s'applique continûment à tout l'environnement, une ultime manière de l'effacer.
Parmi ses récents projets, certains comme, la Plastic House à Tokyo, la Maison de Bambou au pied de la muraille de Chine et le siège et les boutiques Louis Vuitton-Moët et Hennessy de Tokyo, ont été largement publiés. Trois bâtiments publics sont actuellement en cours de réalisation, le Nagasaki Prefectural Art Museum, et à Tokyo le Food and Agriculture Museum et le Nezu Institute of Fine Arts.
Palais de Chaillot, Auditorium de la Cinémathèque française
7, avenue Albert-de-Mun 75016 Paris