Une récente étude Ifop pour la société Hydrelis révèle que les entreprises portent moins d'intérêt à la gestion de l'eau qu'à d'autres sources d'énergie. A l'heure où l'on parle de risque de sécheresse et donc de pénurie, voici quelques éléments de réponse sur le comportement et la perception des entreprises face à la ressource « eau ».
Insouciants. Tel est l'adjectif qui caractérise une grande partie des 500 chefs d'entreprises, interrogés par l'institut Ifop en février dernier, face à la problématique de l'accès et de la gestion de l'eau. Ainsi, ils sont 88% à estimer que l'eau est facile d'accès - 46% pensent que ce n'est « pas du tout » difficile - et donc que le risque de pénurie d'eau n'est pas élevé.
Si l'eau est perçue comme une ressource coûteuse, elle engendre toutefois moins de vigilance de la part des chefs d'entreprise que pour l'électricité. Près de 25% des dirigeants ne prêtent pas attention à ce poste de dépense, tandis qu'ils ne sont que 4% à négliger celui de l'électricité. Moins de la moitié des personnes interrogées connaissent le montant de la facture d'eau de leur entreprise, contre 20% qui déclarent le savoir précisément. Dans le détail, le constat quant au prix de l'eau se révèle plus critique dans les secteurs du commerce et des services (78%), que dans ceux du BTP (65%) et de l'industrie (64%), note l'étude.
Vigilance moindre
En matière de gestion de l'eau, peu d'entreprises mettent en place des pratiques adaptées à lutter contre le gaspillage. Mais, paradoxalement, elles sont conscientes du problème et des économies qui pourraient découler d'une gestion maîtrisée. Un immobilisme qui s'explique par le fait que 74% des entreprises estiment que la mise en place d'actions de meilleure gestion de l'eau ne permettrait pas de réaliser d'importantes économies financières. Par secteur d'activité, les entreprises du commerce sont majoritaires à penser qu'il existe un souci de gestion de l'eau en France (49%), contre 35% seulement dans le BTP et 36% dans l'industrie.
D'où un véritable problème et manque d'information qui ressort de ce sondage, confirmé par un taux de 40% d'entreprises qui souhaiteraient être davantage informées sur leur consommation d'eau. « (…) L'eau est peu soumise à la spéculation et ne fait toujours pas l'objet de politique particulière de la part des entreprises. Elles devront inévitablement envisager une gestion active de cette ressource vitale et épuisable, surtout celles qui en consomment le plus », souligne le Président d'Hydrelis, Thierry Sartorius.
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